Les rues de LLN

place des Wallons

rue: place des Wallons
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Wallons

Wallons (parking des) D7

Wallons (place des) E7

Wallons (rue des) D6-E7

Domaine universitaire (parking).

Conseil communal des 27 juillet 1972 (rue) et 15 avril 1975 (place).

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème des gentilés.

Dans le quartier du Biéreau, toute une série de toponymes évoquent les « pays » de la Wallonie, en nommant leurs habitants. Très naturellement, les Wallons dans leur ensemble sont à l’honneur dans trois dénominations, une rue, une place et un parking, sans oublier le « boulevard de la Wallonie »…

* La première attestation écrite que l’on connaisse du mot wallon figure dans les Mémoires de Jean de Haynin rédigés entre 1466 et 1477. Dans un premier temps, le terme wallon est devenu d’usage général parce qu’un bloc de langue romane s’est trouvé, par les aléas de l’histoire, dans un même cadre politique, en regard d’un bloc de langue thioise ou germanique : être wallon, c’est être de langue romane. La connotation linguistique peut se doubler d’une signification politique : chez les chroniqueurs de l’époque, le mot wallon permettra de désigner la population romane ou francophone des Pays-Bas méridionaux. On notera que les Liégeois de la Principauté tantôt seront qualifiés de Wallons, tantôt seront distingués des Wallons des Pays-Bas. Progressivement enfin, le terme permettra de distinguer ceux qui parlent un dialecte du Nord — in fine le dialecte wallon au sens strict — par rapport à ceux qui parlent le français de Paris ou un des autres dialectes du domaine d’oïl. Ajoutons que, par extension, le terme wallon sera d’application au sens religieux dans les « Églises wallonnes » pour désigner les calvinistes de langue française, dans les Provinces-Unies ou en Angleterre.

Pour ce qui concerne la préhistoire du mot, elle remonte au mot germanique Wal(a)h, pluriel Walha, désignant chez les Germains les habitants des marches celtiques, au sud et à l’ouest des régions qu’ils occupaient. Il semble bien qu’après la romanisation, les Germains, du moins ceux de l’Ouest, continueront à dénommer ainsi les Celtes romanisés et les Gallo-romains habitant le long de la frontière. En quelque sorte, pour eux, la lingua wallonica équivaut à la lingua romana de la Gaule du Nord. Le mot walha, c’est l’étranger, qu’il soit Celte ou Romain. Ainsi s’expliquent aussi les autres ethniques Welsch ou Gallois = Wales.

Quant au terme Wallonie, si l’on excepte quelques prédécesseurs latins Wallonia sans postérité directe, il est de date nettement plus récente puisqu’il a été créé au XIXe siècle, plus précisément dans la Revue de Liége en 1844 par François-Charles-Joseph Grandgagnage. À l’origine, terme de philologues et d’historiens, il ne devra sa popularité qu’au poète Albert Mockel qui lancera en 1886 à Liège la revue symboliste La Wallonie. Le sens politique suivra au rythme de la création de l’identité wallonne.

Bibliographie : A. Henry, Esquisse d’une histoire des mots Wallon et Wallonie, 3e éd., Mont-sur-Marchienne, 1990 ; A. Henry, Wallon et Wallonie, dans Wallonie, t. I, p. 67-76 ; J.-Fr. Gilmont, Du bon usage des catégories géopolotiques en histoire, dans L’imaginaire wallon. Jalons pour une identité qui se construit (Publications de la Fondation wallonne P.-M. et J.-F. Humblet. Série Recherches, t. I), sous la dir. de L. Courtois et J. Pirotte, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 42-44.

J. Germain

Wallonie.

Classé dans : Le Biéreau