Scavée

Scavée du Biéreau E6-E7-F7-F8

Scavée Point du jour F3-F4-C4

* Thème des déterminés wallons.

Dans le choix des déterminés, la Commission de toponymie a cherché à varier les expressions, ici en reprenant des termes typiquement wallon et qui restent en usage dans le français régional.

* Le wallon scavéye « chemin creux » a été francisé dès le Moyen-Âge sous la forme « scavée » encore en usage dans la région. Il est issu du latin excavata, participe passé du verbe excavare « creuser ». Il est représenté par diverses variantes dans toutes les régions de Wallonie : havêye en liégeois [DL], chavéye en namurois [LN, p. 584], chavâye en gaumais, cavée dans les dialectes picards, etc. [FEW, III, p. 271b]. La forme scavéye est caractéristique des parlers du centre du Brabant ; la région de Nivelles dit èscavéye [DWFNi], variante qui est à l’origine de la forme « escavée » des textes anciens. Ce dérivé est fort courant dans la toponymie de la Wallonie. La même variation phonétique se manifeste dans des mots tels que « échelle », qui se dit scôle à Ottignies, èskîye à Nivelles, mais chôle dans l’est du Brabant ; dans « écume » : skeume à Ottignies, èscume à Nivelles, mais cheume dans la région de Jodoigne ; etc. [ALW, I].

Le terme scavée, escavée, est fréquent dans tout le Brabant wallon. À Ottignies : 1312, « la Scavée d’Otengies » ; 1775, « l’Escavée des Veneurs » [T&W‑W, p. 138] ; à Wavre : 1531, « terre gisant aux scavées » ; 1694, « ôs scavées » ou « terre appelée la scavée » 1713, « aux grandes scavées » [WET, p. 109] ; à Mont-Saint-Guibert : 1616, « oultre les scavées » ; 1616 « les scavées Pira » ; 1693, « aux scavées » ; 1765, « campagne de l’Escavée » ; 1776, « campagne de Scavée » [WAV, IV, p. 97] ; à Limal : « scavée, escavée, chavée » [WAV, XII, p. 114] ; à Néthen : « chavéye ». Un dérivé en ‑eau, chavia, existe à Archennes [WAV, XVIII, p. 113] et dans la région de Jodoigne [Tém. Gaziaux].

I. Lejeune

→ Biéreau ; Point du jour.