Les rues de LLN

rue Henri Michaux

rue: rue Henri Michaux
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Michaux

Michaux (rue Henri)                          G5

Conseil communal du 24 février 1997.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

*       Thème de la littérature belge de langue française.

Une partie du quartier des Bruyères voué aux arts est dédiée à la littérature française de Belgique [PV 42].

*    Peu de créateurs sont aussi insituables que Henri Michaux (1899-1984). Il naquit à Namur, qu’il quitta à un an, pour vivre une enfance recluse en Campine et une adolescence rétive et rêveuse à Bruxelles. La lecture précoce des grands textes mystiques, quelques voyages au long cours, quelques emplois médiocres ici et là précédèrent le départ à Paris. Dès 1924, sa vie commença à se confondre avec son œuvre : son voyage en Amérique latine devint Ecuador (1929), sa découverte de l’Asie donna Un Barbare en Asie (1932) et ses pérégrinations firent naître Plume (1937).

De tels déplacements sont autant de voyages vers soi, d’explorations de ses « ailleurs », comme dans Voyage en Grande Garabagne (1936) et Au Pays de la magie (1942) qui, dans une sorte de rêverie ethnographique, font apparaître des pays, des peuplades et des gestes.

C’est l’expérience de l’étrangeté qui se donne à lire dans ces textes, grâce notamment à une invention verbale qui permet à l’auteur de créer des mondes à force de mots : il les suscite, les distend, les martèle jusqu’à ce que surgisse ce qu’il y a de primitif en eux.

Une écriture nouvelle : voilà ce que Michaux tenta de susciter, par les mots autant que par la peinture et le dessin, l’encre et l’aquarelle qui permettent à l’auteur de donner forme à ses hantises, à ce qu’il a appelé « l’infini turbulent ». Celui-ci, parcouru et exploré à l’aide de différentes drogues, fit découvrir à l’auteur (Misérable miracle, 1956) de nouveaux fourmillements de signes, d’autres perceptions de l’espace et du temps, des chemins jamais empruntés vers l’inconnu. Au point qu’il put, à la fin de sa vie, évoquer ce que la littérature ne permet pas de mettre en mots : sa propre mort (Moriturus, 1974).

Bibliographie : R. Bellour, Henri Michaux, Paris, 1986 ; H. Michaux, Œuvres complètes (Bibliothèque de la Pléiade), Paris, Gallimard, 1998 ; J. Cels, Henri Michaux (Un livre, une œuvre, n° 20), Bruxelles, Labor ; J.-P. Martin, Henri Michaux. Écritures de soi. Expatriations, Paris, 1994.

J. Carion

              

Classé dans : Les Bruyères