Les rues de LLN

chemin de la Barytine

rue: chemin de la Barytine
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Barytine

Barytine (chemin de la)     D8-E8

Conseil communal du 28 juin 2010.

Toponyme créé (toponyme descriptif).

*    Thème des toponymes descriptifs.

Avec le développement du quartier du RER et le réaménagement de la zone « Pasteur » (entre la « voie des Hennuyers » et l’« avenue Georges Lemaître »), la Commission de toponymie s’est intéressée aux chemins conduisant à la « place Louis Pasteur » et qui n’avaient pas de noms. Outre un « chemin Louis Pasteur » et un « chemin Henry de Dorlodot », elle a proposé « chemin de la Barytine » pour la voirie conduisant à la « place Galilée ». La raison en est la présence d’un bloc de barytine (ou sulfate de baryum) d’environ 7 tonnes, installé là en 1994 à l'initiative du « Lovaniensis Scientificus Ordo », un groupe d'anciens étudiants de la Faculté des sciences. Il provient du site de Berlaimont, à Fleurus, où un gisement de barytine, unique au monde, fut exploité jusqu'à la fin du XXe siècle [PV OL 2, 12 et 13].

*   La Barytine (ou Barite) est un minéral dont la composition chimique est BaSO4 (sulfate de baryum). Elle est habituellement de couleur blanche. Par rapport à d’autres minéraux de couleur similaire et vitreux, comme la calcite ou le quartz laiteux, elle se reconnaît essentiellement par sa densité plus haute de 4,5.

Le gisement de Barytine de Fleurus situé au lieudit Berlaimont a été exploité d’abord en mine souterraine de 1890 à 1927 et ultérieurement à ciel ouvert de 1979 à 1996. La carrière s’est développée sur 350 mètre de long et 130 mètres de large

Ce gisement se présente sous la forme d’une lentille « en fond de bateau » piégée dans une cavité karstique creusée dans la paléo-surface du calcaire d’âge viséen (± 335 millions d’années) du bord nord du « Bassin de Namur », aussi appelé « Synclinorium de Namur ». En-dessous de cette lentille, on trouve, colmatant le fond de cette cavité karstique, des sédiments continentaux de « faciès wealdiens » (datés de ± 100 millions d’année), que l’on trouve plus à l’ouest à la base du Crétacé du « Bassin de Mons ». C’est dans cette même formation du « Wealdien » que l’on a trouvé à Bernissart les fameux squelettes d’iguanodons exposés au Musée des sciences naturelles à Bruxelles. Au-dessus de cet ensemble, on rencontre en discordance des sédiments du Tertiaire et du Quaternaire.

Le minerai exploité à Fleurus est constitué de barytine meuble au sein de laquelle on a rencontré des masses de barytine en agrégats compacts pouvant atteindre plusieurs mètres cubes. Le bloc de la « place Pasteur » en est un exemple bien représentatif.

Les études de ce gisement faites jusqu’à présent n’ont pas donné de réponses claires sur l’origine de cette concentration minérale.

Il existe de nombreuses applications industrielles de la barytine. La plus importante (soit environ 90 %) est actuellement son utilisation, vu sa densité relativement élevée, comme adjuvant aux boues utilisées pour les forages pétroliers. Ce mélange, dont les proportions peuvent varier, permet de contrôler la pression dans le puits de forage. Divers autres domaines d’application existent aussi tels que celui du verre, de la céramique, des peintures, des plastiques, du caoutchouc, du papier, de la construction, des garnitures de frein ou des revêtements d’embrayage.

Bibliographie : L. Dejonghe, Le gisement de Fleurus (Belgique) : une concentration de barytine…, dans Chronique de la recherche minière, n° 494, 1989, p. 25-42.

D. Laduron

→   Dorlodot ; Pasteur.

  

Classé dans : Le Biéreau