Les rues de LLN

pont du Pape

rue: pont du Pape
canton postal: 1340
localité: Ottignies
description:

Pape

Pape (pont du)            [situé à Ottignies, E1-E2]

Conseil communal du 3 septembre 1985.

Toponyme créé (toponyme indirectement descriptif).

* Thème des toponymes descriptifs.

* Thème du passé universitaire.

Ce nom a été donné au pont enjambant la « Nationale 238 » à hauteur du cimetière de Blocry en souvenir de la visite de Jean-Paul II à la communauté universitaire de Louvain-la-Neuve le 21 mai 1985. Pour la petite histoire en effet, c’est là que l’hélicoptère véhiculant le Souverain Pontife atterrit et décolla lors de cette visite. Le choix de cet endroit était évidemment lié à des raisons de sécurité : outre que la configuration d’un pont facilite la protection, il se trouvait à proximité immédiate de la Gendarmerie, qui a depuis été supprimée à la suite de la réforme des polices.

* La visite du pape Jean-Paul II à Louvain-la-Neuve prend place dans le 26e voyage de ce pape à l’étranger (sur 104…), lorsqu’il rendit visite, au Pays-Bas (11-15 mai 1985), au Grand-Duché de Luxembourg (15-16 mai 1985) et à la Belgique (16-21 mai 1985). Ce n’est pas le lieu ici d’évoquer ses nombreuses visites et interventions à Bruxelles (le 16 mai), à Anvers, Ypres et Gand (le 17 mai), à Malines, Beauraing et Namur (le 18 mai), à Bruxelles, Namur, Laeken et Liège (le 19 mai), mais plutôt de rappeler la rencontre, qui clôturait son voyage, avec la communauté universitaire de Louvain-la-Neuve (le 21 mai), après celle de la Katholieke Universiteit Leuven, la veille, et avant une célébration eucharistique avec les malades à Banneux et une cérémonie d’adieux.

Arrivé en hélicoptère, qui le déposa au pont qui porte désormais le nom de sa fonction, Jean-Paul II gagna ensuite l’église Saint-François où il put se recueillir dans la nouvelle église (inaugurée peu de temps auparavant, en 1984) et s’entretenir avec les responsables de la pastorale. Après avoir béni la nouvelle statue de la Sedes Sapientiae, emblème de l’Université, il se rendit dans le patio de la Faculté de philosophie et lettres (« place Blaise Pascal »), où l’attendaient des représentants de l’ensemble de la communauté universitaire. C’est de la loggia de la Faculté de théologie, donnant sur la « Grand-Place », que l’évêque de Rome rencontra ensuite les 30 000 personnes qui avaient fait le déplacement. Il fut accueilli par le recteur de l’époque, Mgr Édouard Massaux, qui tint à saluer le Saint Père en tant que « Prophète, Guetteur, Docteur, Père et enfin successeur de Pierre rendant visite à l’Université catholique, une université à la recherche d’un nouvel humanisme et au service de l’Église ». Ce fut ensuite au tour de Véronique Oruba, étudiante belge d’origine polonaise et présidente de l’Association générale des étudiants, de s’adresser au Souverain Pontife : son intervention — qui est restée gravée dans les mémoires — s’efforçait, en s’écartant passablement du texte initialement prévu, d’exprimer les préoccupations de la jeunesse étudiante face à l’évolution des rapports entre l’Église et le monde de ce temps.

Sans s’attarder à l’« incident », le Souverain Pontife se plut, dans son discours, à rappeler le passé vénérable de l’Université, qui « Depuis plus de cinq siècles, […] continue, avec détermination et intelligence, la mission que mon prédécesseur, le Pape Martin V, lui confiait, en instituant en 1425 le Studium Generale qui allait devenir l’Université catholique de Louvain ». Ensuite, tout son propos fut centré sur le sens d’une université catholique dans le monde contemporain, au service de la science, certes, mais aussi d’une légitime quête de sens où la foi trouve sa place.

La rencontre se termina par l’échange de quelques « souvenirs de voyage » : après avoir reçu un ouvrage consacré à l’histoire de l’Université et signé le livre d’or de l’Université, Jean-Paul II se vit remettre par Vincent Vagman, président de la Fédé (Fédération générale des étudiants de Louvain) la traditionnelle toque brodée aux insignes de l’Alma Mater. Après avoir coiffé le précieux couvre-chef, le pape remit sa calotte blanche en précisant, non sans humour, que l’on ne pouvait porter deux chapeaux à la fois…

En souvenir de cette visite apostolique, deux plaques commémoratives furent installées, l’une au « Pont du Pape », précisément, et l’autre à la « Grand-Place », sur la façade de la Faculté de théologie.

Bibliographie : outre les Nouvelles brèves, t. XIX, n° 8 et 9, mai 1985, voir le site Internet du Vatican où sont reproduits tous les discours pontificaux.

L. Courtois

→ Église ; Massaux ; Saint-François.

           

Classé dans : L'Hocaille