Les rues de LLN

rue Renkin Sualem

rue: rue Renkin Sualem
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Sualem

Sualem (rue Renkin)            [abandonné]

Conseil communal du (/).

Toponyme créé (toponyme indirectement descriptif).

* Thème des figures de nos régions.

* Thème des grands scientifiques, inventeurs et industriels.

C’est en 1995 qu’il a été décidé d’appeler les différents quartiers du parc scientifique du nom d’une personnalité de renommée international et qui soit, si possible, également le nom d’une artère du quartier [PV 40]. On a tenu compte à cet égard des souhaits des entreprises installées dans les « parcs scientifiques », qui désiraient des noms de scientifiques ou d’industriels connus sur le plan international. « Rue Renkin Sualem », du nom du concepteur de la machine de Marly, fut à l’époque proposée par la Commission, mais l’homme a été jugé trop peu connu [PV 43]. La culture n’est plus ce qu’elle était…

* Deux Liégeoises sont à l’origine de la création de la machine de Marly, construite sous le règne de Louis XIV pour assurer le pompage des eaux de la Seine destinées à l’alimentation du parc de Versailles. Il s’agit du maître charpentier et mécanicien Renkin (francisé en Rennequin) Sualem, originaire de Jemeppe-sur-Meuse (29 janvier 1645), et de l’entrepreneur Arnold de Ville (1653-1722), fils d’un maître de forges bourgmestre de Huy.

La Principauté de Liège était alors très active dans la construction de machines hydrauliques nécessaires à l’exploitation de la houille (problème de l’exhaure). Lorsque Louis XIV conçoit, en 1668, le projet d’alimenter Versailles par les eaux de la Seine, il s’agit de trouver un « ingénieur » capable de répondre au défi. Le problème est de taille : la ville compte une population de 25 000 habitants grosse consommatrice d’eau que la Bièvre et l’étang de Clagny ne parviennent pas à satisfaire.

C’est dans ce contexte que le projet arrive aux oreilles de Arnaud de Ville, ami de Ferdinand de Marchin, qui s’est fait construire en son château de Modave une « machine » capable d’y remonter les eaux du Hoyoux situé une quarantaine de mètres en contrebas. L’idée lui vient rapidement de proposer la même technique à Versailles et de faire appel au constructeur de Modave : Renkin Sualem.

Commencé en 1681, le chantier prendra quatre années et mobilisera des moyens considérables : l’inauguration par le roi eut lieu le 13 juin 1684. En remerciement Rennequin Sualem sera nommé « Premier ingénieur du Roy » et anobli. Chargé de l’entretien de la machine, il termina sa vie à Versailles, décédant le 29 juillet 1708 à Bougival, où il est enterré.

Dans le Pays de Liège, on raconte toujours que, au roi qui lui demandait comment il avait eu l’idée de sa machine, Sualem lui aurait répondu en wallon « Tot tuzant, sire » (‘En y réfléchissant, sire’)…

Bibliographie : BN, t. ,XXIV, col. 216-219 ; J. Baader, Projet d’une nouvelle machine hydraulique pour remplacer l’ancienne machine de Marly : suivi de l’aperçu d’un autre moyen de fournir des eaux à la ville et aux jardins de Versailles sans employer la force motrice de la rivière, Paris, 1806 ; L.-A. Barbet, Les grandes eaux de Versailles, Paris, 1907 ; C.A. Cordelle, Mémoire sur la machine de Marly, Paris, 1796.

L. Courtois

→ Machine de Marly.