Les rues de LLN

traverse Ariane

traverse Ariane
1348
Louvain-la-Neuve

Ariane

Ariane (traverse)            C7

Domaine privé.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème du patrimoine européen et universel.

* Thème de la construction européenne.

Ce nom donné à la voirie privée du centre commercial « L’Esplanade » joignant l’« avenue Georges Lemaître » à la « promenade du Pays Mosan » n’a pas été approuvé par le Collège communal. Une première proposition avait porté sur « rue Traversière » [PV OL 1]. Pour le nom de « traverse d’Ariane », ce dernier avait en fait été proposé au départ par la Commission dans le contexte du thème de la Construction européenne [PV OL 3 et 6] : c’est le programme aérospatial européen Ariane qui était visé, et non directement le fil d’Ariane de la mythologie grecque, même si le lien entre les deux est évident. Le problème, c’est que la rue en question était située de l’autre côté du centre commercial, très loin de la zone du centre ville dédiée à ce thème européen. S’agissant d’une rue publique par destination, c’était bien à la Commune de la nommer et la désignation privée « traverse d’Ariane » usitée au départ n’était donc pas officielle [PV OL 8]. La Commission a alors proposé « traverse des Cheminots », en raison de sa proximité avec la future gare RER et dont les voiries d’accès sont dédiées au thème du chemin de fer [PV OL 9]. Cette proposition n’a pas été entérinée par le Conseil. Il a semblé à certains que le déterminant « Cheminots » devait être réservé à Ottignies, petit village brabançon qui a dû son extraordinaire développement aux chemins de fer : la gare d’Ottignies est aujourd’hui une des gares les plus importantes de Wallonie (plus de 20 000 personnes par jour), au croisement des lignes vers Bruxelles (ligne 161), Namur (ligne 162), Charleroi (ligne 140) et Leuven (ligne 139). Le nom proposé a alors été « traverse de l’Échange », nom proposé antérieurement pour l’actuelle « place de l’Accueil » [PV OL 10].

* « Ariane » désigne le projet de développer un programme européen de lanceurs civils de satellites. Après l’échec de la fusée Europa 2 (1972), dix pays d’Europe se sont associés sous l’impulsion de la France, en 1973, pour mettre en route un nouveau projet. Nommé au départ « LIIIS » (pour « Lanceur de troisième génération de substitution »), désignation purement technique, le programme a pris pour nom « Ariane », en référence à la déesse grecque, pour en souligner de manière symbolique l’ambition.

Le premier tir d’une fusée Ariane 1 a eu lieu à Kouron (Guyane française), le 24 décembre 1979. Cette première version fut rapidement suivie de versions plus puissantes : Ariane 2 (1984), Ariane 3 (1987) et Ariane 4 (1988). Pour faire face aux besoins accrus du secteur (et au succès), le propulseur européen fut entièrement repensé pour pouvoir mettre en orbite des charges de 9,5 tonnes. : c’est la version Ariane 5.

Si le Centre national d’études spatiales français (CNES) a joué un rôle prépondérant dans le développement du programme, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) y a été associée et plusieurs pays y ont apporté des contributions significatives (Allemagne, Italie, Suède, Belgique, Pays-Bas et Suisse). C’est l’entreprise Aérospatiale, intégrée au sein de EADS-Astrium, qui se charge de la conception et de la réalisation industrielles, et la société Arianespace de l’exploitation commerciale, depuis sa création en 1980.

L. Courtois

* Dans la mythologie grecque, Ariane est « la fille de Minos et de Pasiphaé », comme l’exprime Racine en un sublime vers (Phèdre, I, 1, v. 36). Plusieurs variantes du mythe nous sont transmises. Ariane tombe amoureuse de Thésée, l’un des jeunes Athéniens, envoyés, en vertu d’un tribut exigé par Minos, comme victimes sacrificielles au Minotaure, son demi-frère. Elle l’aide à l’emporter, en lui donnant une pelote de fil, qu’il déroule et grâce auquel il peut sortir du labyrinthe, après avoir vaincu le monstre qui y était terré. Elle prend ensuite le large avec Thésée pour fuir la colère de son père Minos. Thésée l’abandonne cependant rapidement sur le rivage de l’île de Naxos. Soit parce qu’il en aime une autre, soit parce que les dieux l’empêchent de l’épouser. Quoi qu’il en soit, Ariane se console rapidement de sa disparition : elle est séduite par Dionysos qui l’emmène sur son char dans l’Olympe. Il lui offre en cadeau de noces un diadème d’or, qui deviendra par la suite une constellation.

Selon une autre tradition, Ariane est mise à mort sur l’île de Dia ou de Naxos, par la déesse Artémis, agissant à l’instigation de Dionysos.

La figure d’Ariane a inspiré maints artistes, écrivains, peintres et musiciens, tels Tchekhov, Nietzche, De Chirico, Monteverdi ou Strauss.

Bibliographie : P. Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, 2002.

F. Van Haeperen

→ Accueil ; Échange ; Cheminots.

              

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