Mémoires de Wallonie. Les rues de Louvain-la-Neuve racontent…, sous la dir. de L. Courtois, avec la collaboration de I. Lejeune, S. Lemaître, J.-M. Pierret et J. Pirotte, Publications de la Fondation wallonne P.-M. et J.-F. Humblet.
Série Études et documents, t. VI, Louvain-la-Neuve, 2011
± 560 p.-600 ill. couleurs
ISBN 978-2-930479-04-0

Dans les cités de vieille urbanisation, la désignation des noms de rue s’est opérée sur une longue période et la toponymie contemporaine a généralement conservé, comme des sédiments d’une histoire collective progressivement occultée par les réalités nouvelles, de nombreuses traces des usages, faits et gestes qui furent, en leur temps, importants et signifiants pour les populations locales. Dans les villes neuves comme Louvain-la-Neuve également, la toponymie exprime, outre la volonté délibérée de promouvoir certaines valeurs actuelles, la vision reconstituée d’un vieux patrimoine. Dans les deux cas, la toponymie apparaît comme un lieu extraordinaire de mémoire collective, dont le fonctionnement et le contenu propres sont rarement explicités aux usagers.

Excepté le nom de la ville, né d’un usage précoce, les noms de rue de Louvain-la-Neuve ont été choisis par le Conseil communal sur proposition des autorités universitaires, lesquelles avaient institué à cet effet une Commission de toponymie. Tout en se préoccupant d’une ouverture à l’universel, la Commission a adopté trois grandes orientations dans la conduite de ses travaux. À côté de noms de rue choisis, comme dans toutes les villes, en raison de l’environnement immédiat (il y a à Louvain-la-Neuve une « Grand-Rue », qui est effectivement une des artères les plus importantes de la ville, un « chemin du Cyclotron », qui mène de fait aux bâtiments de sciences nucléaires, etc.), la Commission a volontairement privilégié la toponymie ancienne du site, qui conserve la mémoire longue des campagnes de nos régions, le passé de l’Université, qui rappelle l’histoire « louvaniste » de l’institution, avant le Walen buiten de 1968, et, d’une manière générale, les réalités et le patrimoine wallons.

Quant à son contenu, le présent ouvrage se présente, pour l’essentiel, sous la forme d’un dictionnaire. Chaque notice est susceptible de fournir quatre groupes d’informations. Des indications « techniques » : les différents emplois du nom de rue et leur localisation sur le plan de Louvain-la-Neuve, la date de la décision du Conseil communal le concernant et le type linguistique de toponyme. Une explicitation du choix fait par la Commission de toponymie. Une partie « encyclopédique », qui, lorsque le nom de rue le justifie (ce n’est pas le cas de noms plus « ordinaires », comme « rue du facteur » ou « rue du potier »), en éclaire la signification profonde. Et enfin, pour les toponymes anciens, une rubrique linguistique approfondie qui fournit les différentes occurrences anciennes rencontrées dans les documents.

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