Les rues de LLN

rue des Chonq Clotiers

rue: rue des Chonq Clotiers
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Chonq Clotiers

[Chonq Clotiers (rue des)] [abandonné]

Toponyme refusé par la Commune parce que trop difficile à orthographier.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème du patrimoine wallon.

La « rue des Chonq Clotiers » voulait évoquer la cathédrale de Tournai avec ses cinq clochers : chonq clotiers est la forme picarde tournaisienne traditionnelle pour désigner « cinq clochers », forme passée en français régional.

* La cathédrale Notre-Dame de Tournai, seul siège médiéval qui soit conservé depuis lors dans le pays, est un édifice dont la réputation internationale a été confirmée par son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2000. Sa construction, mettant en œuvre le calcaire carbonifère local, s’est étalée sur près de deux siècles. En résultent principalement aujourd’hui trois zones distinctes par leur formes, leur échelle et leur style : la nef, le transept et le chœur. Celle qui nous intéresse ici concerne le transept, considérable volume transversal ponctué de cinq tours communément appelées les chonq clotiers. D’après des recherches récentes, le début de la construction du transept remonterait à la fin des années 1120, les charpentes datent des années 1142-1150 (datation dendrochronologique) et les sommets des tours n’auraient été achevés qu’au début du XIIIe siècle. Le transept se caractérise surtout par son plan à croisillons arrondis, par son élévation intérieure romane qui manifeste, à travers des repentirs et des mises au point, une influence structurale certaine du premier gothique, ainsi que par son extraordinaire volumétrie externe. À la suite d’un revirement de programme, il fut choisi de renoncer aux deux tours prévues en façade occidentale au profit d’une mise en évidence du nouveau parti du transept. Non seulement une tour lanterne est posée sur la croisée même, mais quatre autres tours vinrent encadrer les croisillons du transept : la tour Marie et la tour Saint-Jean du côté du chœur, la tour Brunin et la tour de la treille du côté de la nef. Ces quatre tours culminent à quelque 80 mètres de hauteur et se distinguent par une division, des ouvertures et des formes sensiblement différentes. La construction du chœur gothique qui se substitua au chœur roman à partir de 1243 a modifié la perception du transept depuis l’est. Mais la superbe composition des « cinq clochers » – et « quatre sans cloches », ajoute le dicton local –, visible à des kilomètres à la ronde, continue de se détacher admirablement contre le ciel dans le paysage urbain de la ville. Ce transept unique en son genre exprime le pouvoir, l’autorité et le prestige des évêques dont le diocèse, au Moyen-Âge, comprenait la majeure partie du bassin de l’Escaut et du riche comté de Flandre. Avec le temps, les chonq clotiers ont requis entretien et restaurations. En 1999, une tornade endommagea l’édifice, en particulier le chœur et la tour Brunin dont la stabilité pose toujours problème. Des fouilles menées dans et autour de la cathédrale depuis 1998 par le Centre de recherche en archéologie nationale de l’Université catholique de Louvain révèlent progressivement les fondations d’édifices antérieurs.

Bibliographie : L. Chantraine et L. Deléhouzée, Tournai. La cathédrale Notre-Dame, dans J. Deveseleer (dir.), Le patrimoine exceptionnel de Wallonie, Namur, 2004, p. 225-231 ; J. Dumoulin et J. Pycke, La cathédrale Notre-Dame de Tournai. Le guide du visiteur (Tournai. Art et Histoire, n° 10), Tournai, 1994 ; J. Westerman, Cathédrales aux confins du Royaume et de l’Empire. Les églises-mères de Tournai, Cambrai et Liège, dans La cathédrale gothique Saint-Lambert à Liège. Une église et son contexte, sous la dir. de B. Van Den Bosche, Liège, 2005, p. 129-138.

Th. Coomans et L.-F. Genicot ()

Classé dans : Centre Ville