Les rues de LLN
cour Durendal
Durendal
Durendal (cour) D6
Conseil communal du 25 février 1975.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème des figures de nos régions.
* Thème du patrimoine européen et universel.
* Thème du folklore et des traditions populaires de Wallonie.
Le nom de l’épée du héros de la chanson de Roland, désigne une « cour » et non un « cours », comme indiqué sur la plaque de rue [PV OL 7 et 8]. Située à proximité de la « rue Charlemagne », elle évoque, comme la « boucle de Roncevaux », le plus célèbre des carolingiens et le folklore wallon qui s’y rattache [PV OL 3]. Charlemagne étant considéré comme un des pères fondateurs de l’Europe, il est logique de trouver dans la même zone une « rue de l’Union Européenne » ou une « rue du Traité de Rome »…
* Durendal ou Durandal est le nom de l’épée de Roland, neveu de Charlemagne, dans la célèbre Chanson de Roland. Ce nom est intimement lié aux légendes qui ont circulé sur la bravoure de Roland durant le combat avec les Maures, dans le défilé de Roncevaux.
De nom propre, durandal est devenu au XIXe siècle un nom commun de la langue française, un déonomastique, pour désigner, par métaphore ou par extension sémantique, une épée de brave ou une épée de chevalier.
L’origine de ce nom reste discutée et certains dictionnaires comme le Trésor de la langue française le considèrent toujours comme inexpliqué, alors que la plupart des épées célèbres ont une signification transparente. Diverses hypothèses ont été émises, tournant autour d’une onomatopée populaire dur-dar (L. Spitzer), d’un nom de personne Durand (A. Dauzat) ou de l’adjectif durant ‘qui dure’ (R. Lejeune).
Il convient d’abord de se mettre d’accord sur la forme originale du nom, les variantes étant nombreuses selon les diverses traditions linguistiques : il y a d’une part les formes avec terminaison en –dal, comme Durendal, Durandal ou Durundal, et d’autre part, de multiples variantes à finale en –dart : Durendar(t), Durandart, Durindart, Durendarda, Durindarda, etc. G. Rohlfs considère la variante Durendart comme la plus ancienne. Pour lui, il s’agirait d’une formation syntactique (ou mot-phrase), et il propose une composition dur end’art qu’il traduit par ‘il brûle fort dehors’, c’est-à-dire ‘une forte ou mauvaise flamme en sort’ ; une autre hypothèse serait dur’endart ‘résiste en vain’, mais il la considère comme moins plausible et peu adaptée à la devise d’une épée aussi emblématique.
Ultérieurement, a été avancée une origine arabe, à savoir dūū avec la signification de ‘celui qui possède’, et le mot arabe ´andar ‘qualité de brillant’, le nom Durandal ayant une signification proche de ‘possesseur de la qualité brillante’ (A. Galmés de Fuentes).
Plus fantaisiste, l’explication qui circule sur Internet et qui voudrait voir dans Durendal une traduction germanique de Roncevaux, basée sur l’équivalent en ancien germanique de l’allemand dorn ‘ronce’ et de thal ‘vallée’.
Bref, la légende de Durendal persiste, en résistant aux efforts des philologues chargés de percer son mystère.
Bibliographie : L. Spitzer, The name of Roland’s sword, dans Language, t. XV, 1939, p. 48-50 ; G. Rohlfs, Ci conte de Durendal l’espee, dans Mélanges offerts à Rita Lejeune, Gembloux, 1969, t. II, p. 859-869 (article de 1936, traduction de l’allemand, avec post-scriptum de 1969) ; Á. Galmés de Fuentes, « Les nums d’Almace et cels de Durendal » (Chanson de Roland, v. 2143). Probable origen árabe del nombre de las dos famosas espadas, dans Studia hispanica in honorem Rafael Lapesa, Madrid, t. 1, 1972, p. 229-241.
J. Germain
→ Charlemagne ; Cheval Bayard ; Montauban ; Roncevaux.