Les rues de LLN

parking Ésope

rue: parking Ésope
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Ésope

Ésope (parking)   [remplacé, D6-D7]

Ésope (traverse d’)         E6

Domaine universitaire, puis privé (parking). Conseil communal du 28 octobre 1975 (traverse).

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

*    Thème des sciences humaines.

*    Thème du patrimoine européen et universel.

« Traverse d’Ésope » évoque ce fabuliste grec qui mettait en scène, dans ses fables, des animaux porteurs des principaux caractères de l’homme. Elle avait donné son nom au parking souterrain qui y débouchait. Avec l’installation du centre commercial « L’Esplanade » (octobre 2005), l’Université, qui était jusque-là propriétaire, a cédé ses parkings souterrains du centre ville à la société Gestpark, à charge pour elle de les exploiter dans les mêmes conditions que ceux de « L’Esplanade ». Dans le contexte de cette reprise, les trois parkings qui desservaient la « Grand-Rue » (« Ésope », « Grand-Rue » et « Rabelais ») ont été regroupés sous ce nom. Un certain nombre de parkings à ciel ouvert sont restés propriétés universitaires et ont été réservés aux membres du personnel.

*   Quiconque veut se faire une idée précise de la vie d’Ésope se trouve confronté à la difficulté de dissocier l’histoire de la légende. À tel point que d’aucuns n’ont pas hésité à considérer le fabuliste grec comme un personnage de fiction, destiné à servir d’inventeur au genre littéraire de l’apologue. Le témoignage le plus ancien provient d’Hérodote, dans ses Histoires (II, 134) : d’après lui, on peut penser qu’Ésope vécut au VIe siècle avant J.-C., qu’il était peut-être originaire de Thrace et de condition servile, et qu’il périt à Delphes de mort violente.

Les fables ésopiques, brefs récits en prose accompagnés, en guise de conclusion, d’un précepte moral, mettaient souvent en scène des animaux censés représenter les différents caractères et comportements humains. Très populaires à l’époque d’Aristophane, elles n’auraient cependant été mises par écrit et publiées qu’à l’extrême fin du IVe siècle, par Démétrios de Phalère, disciple de Théophraste (cfr Diogène Laërce, Vies des philosophes illustres, V, 80-81). Ce recueil, aujourd’hui perdu, servit plus que probablement de source au fabuliste latin Phèdre qui, au Ier siècle de notre ère, mit les fables d’Ésope en vers. La rédaction en prose grecque que nous possédons encore des apologues ésopiques est due à un travail de compilation du moine byzantin Maximos Planude, mort au début du XIVe siècle et auteur d’une biographie romancée du fabuliste. Si les fables d’animaux forment les trois quarts du recueil, il en est qui ont pour « personnages » des arbres, des plantes, des dieux ou des hommes, tel l’apologue intitulé Le demi-dieu : « Un homme, ayant un demi-dieu dans sa maison, lui offrait de riches sacrifices. Comme il ne cessait de dépenser et de consommer en sacrifices des sommes considérables, le demi-dieu lui apparut la nuit, et lui dit : ‘Cesse, mon ami, de dilapider ton bien ; car, si tu dépenses tout et que tu deviennes pauvre, c’est à moi que tu t’en prendras’. Ainsi beaucoup de gens, tombés dans le malheur par leur sottise, en rejettent la responsabilité sur les dieux » (traduction de É. Chambry, CUF).

Les fables ésopiques ont donné naissance à une longue tradition littéraire, dont le représentant le plus illustre fut sans conteste Jean de La Fontaine. Si celui-ci a éclipsé ses successeurs comme ses prédécesseurs, des noms tels que ceux de Florian ou du Russe Krylov méritent toutefois d’être cités.

Bibliographie : P.E. Easterling, The Fable, dans The Cambridge History of Classical Literature, sous la dir. de P.E. Easterling et B.M.W. Knox, t. I, Greek Literature, Cambridge, 1985, p. 699-703 ; L. Isebaert, Les fables ésopiques, dans Patrimoine littéraire européen. Anthologie en langue française, sous la dir. de J.-C. Polet, t. II, Héritages grec et latin, Bruxelles, 1992, p. 82-90 ; M.J. Luzzatto, Aisopos, dans Der Neue Pauly. Enzyklopädie der Antike, sous la dir. de H. Cancik et H. Schneider, t. I, Stuttgart-Weimar, 1996, col. 360-365.

O. De Bruyne

     

Classé dans : Centre Ville