Les rues de LLN

rue des Frères Lumière

rue: rue des Frères Lumière
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Lumière

Lumière (rue des Frères)                      E5

Conseil communal du 3 septembre 2002.

Toponyme créé (descriptif lié à la situation).

*      Thème des toponymes descriptifs.

*      Thème du patrimoine européen et universel.

La « rue des Frères Lumière » longe le complexe de cinéma parallèlement à l’« Aula Magna », c’est-à-dire du côté de la façade opposée à celle desservie par la « ruelle de la Lanterne Magique » [PV OL 2 et 3]. Il fut un moment question de l’appeler « rue Joseph Plateau » [PV 41 et 42], du nom de l’inventeur du fantascope, ancêtre des dessins animés, ou « rue du Septième Art ». Mais le nom de « Joseph Plateau » fut entre-temps adopté par une association bruxelloise (d’où risque de confusion) et pour « rue du Septième Art », le Collège craignit une confusion avec l’« avenue des Arts ». La « rue des Frères Lumière » est peu connue du public, parce que située entre la « place Raymond Lemaire » et la « traverse de l’Aula », elle ne dessert aucun bâtiment et n’est guère empruntée.

*    Auguste Lumière est né le 19 octobre 1862 à Besançon ; son frère, Louis, est né également à Besançon, le 5 octobre 1864. Tous deux sont les fils d’un fabricant de plaques photographiques. Leur père, Antoine Lumière, avait pour particularité de faire des portraits de personnalités importantes de Lyon. C’est tout naturellement, eu égard à l’univers familial, que Louis développe un nouveau type de plaques au gélatino-bromure. Le succès est au rendez-vous et assurera à l’entreprise familiale une prospérité certaine. En matière cinématographique, le tournant de leur carrière s’effectue en 1894. En effet, cette année-là, les frères Lumière ont l’occasion d’examiner le kinétoscope de Thomas Edison. Ce dernier n’est pas un projecteur, il permet à une seule personne de visionner les images via une fenêtre. Les Lumière parviennent à améliorer le procédé. Leur apport est d’avoir ajouté un mécanisme d’entraînement (à la croix de malte) qui permet de stabiliser momentanément l’image face à la fenêtre de projection. De plus, leur machine, baptisée « cinématographe », est dotée d’un mécanisme de projection sur écran, afin que l’image soit visible par plusieurs spectateurs en même temps. Dès l’été 1894, la première caméra est construite. Celle-ci est apte à la prise de vue, au tirage des copies et à la projection. Si le terme de « cinématographie » a été inventé en 1892 par Léon Bouly, les frères Lumière sont bien considérés comme les inventeurs de la technologie. Le brevet pour l’invention est déposé en février 1895. À partir du 28 décembre de la même année, les frères donnent des représentations publiques payantes à Paris, boulevard des Capucines, dans le sous-sol du Grand Café. D’une durée de 20 minutes, la séance est composée de dix bandes dont la Sortie des usines Lumière (38 secondes). Alors que parallèlement, aux États-Unis, les démonstrations publiques ne connaissent pas un grand succès, l’exploitation des frères Lumière est une réussite et se développera à Lyon, Londres et New York dès 1896. De nombreux historiens considèrent la date de la première projection, le 28 décembre 1895, comme la date de naissance du cinéma. En 1899, Louis met au point le photorama. Ce dernier permet d’obtenir sur une seule plaque l’image continue d’un tour d’horizon. Continuant ses inventions, Louis crée en 1903 l’autochrome. Il s’agit d’un processus de film photographique couleur, c’est également la première technique industrielle de photographie couleur. Il est commercialisé dès 1907. Les principales autres inventions des deux frères sont la photostéréosynthèse (procédé de photographie en relief) en 1920 et le relief cinématographique en 1935 (grâce à la technique des anaglyphes). À soixante ans, Auguste décide de se consacrer à des recherches médicales. En 1946, Louis lègue à la cinémathèque française plus de 1800 productions qu’il a réalisées. Il meurt deux ans plus tard. Auguste, quant à lui, décède en 1956.

Bibliographie : J. Collomb et L. Patry, Du cinématographe au cinéma. 1895-1995. 100 ans de technologies cinématographiques françaises, Paris, 1995 ; T. Lecointe, Cinématographe-Lumière dans les arènes (1896-1899), Montpellier, 2007 ; P. Leprohon, Histoire du cinéma, 2 vol., Paris, 1961 ; L. Mannoni, Trois siècles de cinéma. De la lanterne magique au cinématographe. Collections de la Cinémathèque française. Paris, Espace Electra. 13 décembre 1995-3 mars 1996, Paris, 1995 ; Production cinématographique des frères Lumière, sous la dir. de M. Aubert et J.-C. Seguin, Paris, 1996 ; J. Rittaud-Hutinet, Cinéma des origines. Les frères Lumière et leurs opérateurs, Paris, 1985 ; Id., Les frères Lumière : l’invention du cinéma, Paris, 1995.

R. Labruyère

→     Lanterne Magique ; Plateau.

           

Classé dans : Centre Ville