Les rues de LLN

rue Gustave Marissiaux

rue Gustave Marissiaux
1348
Louvain-la-Neuve

Marissiaux

Marissiaux (rue Gustave)           [abandonné, D6-D7]

Conseil communal du (/).

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

*       Thème du patrimoine wallon.

La Commission avait proposé le nom de ce photographe wallon de grand talent pour une rue du futur centre commercial, à un moment où l’on envisageait encore l’installation des cinémas du côté de la « place de l’Accueil » : il s’agissait, dans ce contexte, d’évoquer les arts visuels [PV 41-42]. Lorsque l’implantation des cinémas fut déplacée du côté de la « Grand-Place », le projet de rue suivit [PV 51], avant d’être abandonné [PV OL 3].

*    Gustave Marissiaux (1872-1929) s’est intéressé à la grande industrie en réalisant, au début du XXe siècle, des reportages photographiques dans les charbonnages du bassin liégeois. Il est un des principaux représentants du mouvement pictorialiste en Wallonie.

Gustave Maurissiaux est né le 1er septembre 1872 à Marles (Nord Pas-de-Calais), en France. Son père est architecte attaché aux Mines de houille de Maries, et sa mère est la fille d’un commerçant de Seraing. En 1893, ses parents arrivent en Belgique pour s’installer à Cointe (Ougrée). En 1894, il choisit d’adopter la nationalité belge. Il se passionne dès son plus jeune âge pour la photographie et à partir de 1894, il devient membre de l’Association belge de photographie (ABPh). Il s’y fait remarquer par la maîtrise technique mais aussi la qualité artistique de ses clichés. Il est primé une première fois en 1895, à l’occasion du premier concours auquel il se présente. Marissiaux sera d’ailleurs récompensé à plusieurs reprises : il obtient par exemple le grand Prix d’honneur à l’Exposition internationale de Roubaix en 1899, et reçoit entre autres une médaille d’or à l’Exposition internationale de Turin en 1903.

Marissaux est connu pour ses recherches et ses tentatives afin de perfectionner les procédés photographiques, pour ses compositions artistiques souvent récompensées, pour ses conférences sur le rapport entre l’art et la photographie (publiées intégralement dans le bulletin de l’ABPh). Il apparaît ainsi comme un des plus grands photographes belges. Ses œuvres — entre autres des portraits, des paysages, des scènes de genre — rencontrent un vif succès auprès de ses confrères et du public. Le succès est tel qu’il délaisse son métier d’architecte afin d’accorder toute son attention à la photographie. En 1899, il s’établit en tant que photographe professionnel à Liège, où il déménagera bientôt. Il ouvre un studio de photographe portraitiste « rue des Carmes ». À partir de 1903, et à l’occasion des réunions annuelles accompagnées de projection de diapositives organisées par la section de Liège de l’ABPh, il montre différentes séries de « vues artistiques » dont quelques unes ont été réalisées à l’occasion de ses voyages : Venise en 1903, La Houillère en 1905, Scènes grecques et La Bretagne en 1908. Ces projections sont en général accompagnées de commentaires poétiques et de musique. Elles seront présentées au public jusqu’en 1922 et ont largement participé à la renommée du photographe. H. Vaillant-Carmanne publie en 1908 Visions d’artistes, une sorte d’anthologie de son œuvre, portefolio de 30 planches parmi les plus célèbres du photographe.

Gravement malade, Marissiaux s’installe à Cagnes-sur-Mer, sur la Côte d’Azur, vers 1926. Il y décèdera en 1929. Marié à deux reprises (il épouse Jeanne Henrard en 1900 à Herstal, puis, en secondes noces, Lucy Chauvin en 1915 à Liège), il n’aura pas d’enfant.

À travers ses œuvres, des paysages baignés de brume mais aussi des nus, Marissiaux exprime sa solitude face au monde moderne. Plutôt que de traduire la vie réelle, il cherche avant tout à créer une image.

Il faudra attendre un demi-siècle après sa mort pour que l’œuvre de Marissiaux et son importance soient redécouvertes. Plusieurs expositions, en Belgique et en Allemagne, lui seront alors partiellement consacrées. Les notices biographiques publiées dans les catalogues de ces expositions sont pratiquement les seuls essais sur Marissiaux et son œuvre.

Bibliographie : NBN, t. II, p.270-271 ; Arbeit und Alltag. Soziale Wirklichkeit in der belgischen Kunst. 1830-1914, Berlin, 1979, p. 61-65 ; La photographie en Wallonie, des origines à 1940, Liège, 1979, p. 108-109 ; Art et Société en Belgique. 1848-1914, Charleroi, 1980, p. 111-131 ; P. Hielscher, Gustave Marissiaux – Das Bergwerk, dans Aus Schacht und Hutte. Ein Jahrhundert Industriearbeit im Bild. 1830-1930, Recklinghausen, 1980 ; Patrimoine industriel. Gustave Marissiaux-Paul Donnay-Bernd et Hilla Bêcher, Liège, 1981, p. 13-23 ; M.-E. Mélon, Gustave Marissiaux. La possibilité de l’art (Archives du musée de la Photographie), Charleroi, 1997; M. Vausort, Gustave Marissaux (1872-1929). La possibilité de l’art, dans Art&Fact, n° 19, L’art et la ville, Liège, 2000.

S. Lemaître

Classé dans : Centre Ville