Les rues de LLN

rue de la Meuse

rue: rue de la Meuse
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Meuse

Meuse (rue de la)                     [abandonné]

Conseil communal du (/).

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

*       Thème des cours d’eau de Wallonie.

Lors de la construction de la zone de la « rue Charlemagne », la Commission proposa de développer l’évocation de la Wallonie à travers ses cours d’eau [PV 54]. Finalement, cette thématique n’a pas été retenue et on lui a préféré celle de la construction européenne : la « rue de la Meuse » s’est appelée « rue du Traité de Rome » [PV OL 3 et 6]…

La Meuse (wallon : Moûse ; néerlandais et allemand : Maas) est un fleuve qui prend sa source en France, sur le plateau de Langres (Département de Haute-Marne), traverse la Belgique et les Pays-Bas, et se jette dans la Mer du Nord (950 kilomètres). Son bassin versant est de 36 000 km2. Les principales villes traversées sont Verdun, Sedan, Charleville-Mézière, Givet, Dinant, Namur, Huy, Liège, Visé, Maastricht, Maaseik, Roermond, Dordrecht et Rotterdam. En Wallonie, la Meuse traverse des paysages variés, qui ont inspiré maints artistes, de Joachim Patenier (1485-1524) à Henri Blès (fin du XVe-XVe siecle), et de Félicien Rops (1833-1898) à Paul Delvaux (1897-1994). Après avoir reçu la Semois à Monthermé (dans la Botte de Givet), elle pénètre en territoire wallon à hauteur de Heer, où elle poursuit sa traversée de l’Ardenne et de la Fagne, puis du Condroz (Anseremme, Dinant, Yvoir) ; séparant ensuite la Hesbaye (au nord) et le Condroz (au sud) de Namur à Liège, elle baigne quelque temps le Pays de Herve jusqu’à Visé, avant de servir de frontière aux deux Limbourg, belge et hollandais. Ses principaux affluents sont la Lesse (embouchure à Anseremme), la Sambre (à Namur), le Hoyoux et la Mehaigne (à Huy), l’Ourthe-Amblève et la Vesdre (à Liège).

Formé en 1856 sur le modèle de l’adjectif « rhénan » comme concept touristique, le qualificatif « mosan » s’est progressivement enrichi de sens divers. Outre le « bassin mosan », qui définit un « Pays mosan » irrigué par la Meuse de Givet à Maastricht, on visera ses ressources géologiques (calcaires, grès et marbres mosans) et surtout patrimoniales, avec le concept d’« art mosan » pour qualifier les productions artistiques de l’ancienne Principauté de Liège et de ses abords immédiats aux XIe-XIIIe siècles et, plus largement, au Moyen-Âge. C’est que la Meuse a joué « le rôle de la route créatrice de vie économique, commerciale, guerrière, religieuse, […] par quoi circulent, — en même temps que les hommes, les marchandises et les monnaies — des idées, des techniques, des formations architectoniques et des répertoires décoratifs (L. Febvre, dans Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1954, t. IX, n° 1, p. 120). Au nombre des chefs-d’œuvre de l’art mosan, on peut citer d’innombrables collégiales, comme Saint-Barthélemy de Liège ou Saint-Ursmer de Lobbes, et d’abbatiales, comme Sainte-Gertrude de Nivelles ou Saint-Pierre et Saint-Remacle de Stavelot ; des pièces d’orfèvrerie, comme le Trésor d’Hugo d’Oignies (Namur) ou l’ambon de Nicolas de Verdun (abbaye de Klosterneubrug), ou de toreutique, comme l’ivoire dit des Trois Résurrections ou l’évangéliaire de Notger (Liège) ; etc. Cet art fut soutenu par une activité commerciale intense, alimentée par un artisanat et une industrie réputés (parmi laquelle la métallurgie a toujours joué un rôle important).

Sous le Régime français, la Meuse donna partiellement son nom à deux des « neuf départements réunis », le nom de « département de la Meuse » ayant déjà été donné par l’Assemblée constituante de 1789 à un territoire lorrain qui, à un village près, n’a pas changé depuis (préfecture : Bar-le-Duc). À la suite de la bataille de Fleurus (26 juin 1794), qui provoqua la retraite des troupes coalisées contre la France (Royaume-Uni, Autriche et Hanovre), cette dernière décida de l’annexion, le 1er octobre 1795, des Pays-Bas autrichiens, des principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy, ainsi que du duché de Bouillon. Les traités de Campo-formio (1797) et de Lunéville (1801) en confirmeront l’appartenance française. Ces nouveaux territoires furent d’emblée organisés en neuf départements ne correspondant que de loin aux anciennes principautés (l’intention était précisément de réduire les particularismes d’Ancien Régime). L’ancienne principauté de Liège se trouva ainsi « démantelée » en trois départements principalement : outre le département de l’Ourthe, avec Liège comme préfecture et correspondant à l’actuelle province de Liège ; le département d’Entre-Sambre-et-Meuse, avec Namur comme préfecture et correspondant à l’actuelle province de Namur : le département de la Meuse-Inférieure, avec Maastricht comme préfecture et qui disparut en 1814 avec la chute du Premier Empire. Ce département, qui groupait les territoires « néerlandophones » de l’ancienne principauté (le comté de Looz), couvrait les actuelles provinces du Limbourg belge et du Limbourg hollandais. Signalons aussi l’existence, dans les anciennes Provinces-Unies, d’un éphémère département d’Escaut-et-Meuse, avec Middelbourg comme chef-lieu et correspondant approximativement à l’ancienne province de Zélande. Créé par la République batave (1798), il retrouva son nom de département de Zélande après le coup d’État de 1801, avant de s’appeler finalement département des Bouches-de-l’Escaut (1811), après l’annexion du Royaume de Hollande par la France (9 juillet 1810). C’est dans ce contexte également que fut créé le département des Bouches-de-la-Meuse, avec La Haye comme préfecture, en remplacement du département de Maasland, créé lui par le Royaume de Hollande (1807).

Bibliographie : La Belgique française, sous la dir. d’H. Hasquin, Bruxelles, 1993 ; S. Dubois, La Révolution géographique en Belgique. Départementalisation, administration et représentations du territoire, de la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle, Bruxelles, 2008 ; Géographie de la Belgique, Bruxelles, 1992 ; F. Joris et C. Boulangier, La Meuse pour horizon (Ma Terre, 1), Namur-Bruxelles, 2010 ; La Meuse de Turner à Delvaux. Exposition. Namur, du 8 septembre au 28 octobre 2001, Namur, 2001 ; Le pays mosan de Paul Delvaux, sous la dir. de L. Engen et C. van Deun, Gand, [1997] ; F. Piérot et C. Mahaux., La Meuse, fleuve d’Europe, Liège, [1981]D. Polet et D. Fouss, La Meuse, de la source à la mer. France, Wallonie, Hollande (Coll. L’ esprit des lieux), Tournai, 1997.

L. Courtois

→       Escaut ; Oignies ; Pays Mosan ; Traité de Rome.

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