Les rues de LLN
rue des Nations
Nations
Nations (rue des) [en réserve]
Conseil communal du 13 septembre 1977.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème du passé universitaire.
* Thème du patrimoine européen et universel.
* Si la nation est une idée-force depuis la Révolution française et n’a pas cessé, réalité géopolitique fluctuante, de marquer l’histoire contemporaine à la fois en tant que concept, point de ralliement, espace public, cadre de référence symbolique, elle plonge ses racines beaucoup plus loin dans l’histoire comme en témoigne l’apparition du mot latin « natio » vers 1160 et du mot « nacion » vers 1270. Renvoyant à la naissance, à la race, à l’origine, la nation, au Moyen-Âge, désigne, sans parler ici du Saint Empire de la Nation germanique, tous ceux qui proviennent d’une région, d’une ville, et forment une colonie ou une communauté à l’étranger. Ainsi à Bruges puis à Anvers, les nations regroupent les Lucquois, les Gênois, etc.
Ce regroupement des ressortissants d’une même région, d’une même ville ou d’un même pays existe aussi à l’Université de Louvain depuis 1435.
Les Nations sont une organisation estudiantine. Elle concerne la Faculté des arts. Parmi ces Nations, on peut citer la Flandria qui rassemble les étudiants originaires de Flandre, du Hainaut, de Namur et de Malines. Les étudiants du pays de Liège et ceux du comté de Looz les rejoindront en 1448. La Gallia ou Francia est le point de ralliement des étudiants provenant du royaume de France et de la région de Cambrai. La Brabantia, pour sa part, réunit les étudiants originaires du Brabant mais aussi tous ceux qui ne trouvent pas place ailleurs à l’exception de la Hollandia à laquelle appartiennent Hollandais, Zélandais, Frisons, Scandinaves et Anglais.
À la tête de chaque nation, un procurator élu gère les affaires de la faculté avec le doyen.
Hors de la Faculté des arts, les autres facultés connaîtront, dès la fin du XVIe siècle, les collegia nationalia, organisations régionales qui font penser aux cercles régionaux des XIXe et XXe siècles. Placés sous le patronage d’un saint, les collegia ont leurs règlements et statuts. À côté d’activités plus graves, les membres organisent régulièrement des banquets qui, au fil du temps, dégénèrent en bacchanales. Au point qu’en 1653, les autorités académiques décident de supprimer tous les collegia. Finalement, seules les associations philosophiques seront dissoutes, ce qui indique aussi un problème relevant de facteurs plus idéologiques que celui de l’amour exagéré pour la dive bouteille ! Quant aux groupes admis à survivre, leurs statuts firent l’objet d’une sévère épuration. Mais la notion même de « nation » était alors elle-même en pleine évolution.
Bibliographie : UL 1425-1975.
M. Dumoulin