Les rues de LLN
rue Dominique Pire
Pire
Pire (rue Dominique) [en réserve]
Conseil communal du (/).
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème des figures de nos régions.
* Thème du passé universitaire.
Qui ne connaît le nom de ce dominicain, prix Nobel de la paix en 1958, créateur de l’« Université de Paix » et des « Îles de Paix », notamment.
* Celui que le grand public appelle le Père Pire est né à Leffe (Dinant) le 10 février 1910, aîné d’une famille de quatre enfants. Cet enfant se nomme Georges Pire. À l’âge de quatre ans, il doit quitter sa ville en raison de la guerre, pour mener une vie de réfugié en France. Cette expérience sera déterminante pour la suite. Alors qu’il termine ses humanités au Collège de Bellevue (Dinant), Georges voit son désir de vie religieuse se confirmer, et il choisit l’ordre des prêcheurs (dominicains).
Le 14 septembre 1928, il entre au couvent de La Sarte (Huy) pour faire son noviciat. Il y reçoit le nom d’Henri-Dominique (en référence au Père Henri-Dominique Lacordaire). Après ses vœux solennels (1932), il poursuit ses études à Rome durant cinq ans. Il est ordonné prêtre deux ans plus tard (15 juillet 1934). Sa formation accomplie, il devient professeur au Studium des dominicains de La Sarte. Parallèlement, il s’investit dans les mouvements de jeunesse de la région. Aidé par les guides, il crée une plaine de jeux ainsi qu’un service d’entraide familiale (SEF). Après la guerre, Dominique Pire est nommé curé de la paroisse de La Sarte (1946), poste qu’il occupera jusqu’en 1953.
En 1949, il lance l’« aide aux personnes déplacées » (APD) pour venir en aide au « Hard Core » composé des réfugiés victimes de la Seconde Guerre et jugés moins rentables (malades, personnes âgées ou handicapées, femmes, enfants), basés en Autriche et en Allemagne. Il crée un réseau de parrainages et quatre homes pour des personnes âgées réfugiées, suivi des fameux villages européens. C’est en reconnaissance de cet engagement international qu’il reçoit le Prix Nobel de la Paix, le 10 décembre 1958.
Dominique Pire a toujours suivi son intuition : faire travailler ensemble des personnes différentes fait croître le respect mutuel. Il a aussi voulu étendre son engagement aux dimensions du monde. C’est ainsi qu’il a fondé, à Huy, l’Université de Paix (1960) et les Îles de Paix (1962). La première visait à promouvoir un dialogue interculturel en réfléchissant sur les conditions de la paix dans le monde. La seconde organisation devait permettre à une région du « Tiers-Monde » d’améliorer son niveau de vie par l’acquisition de nouvelles compétences.
Dominique Pire est mort à Louvain le 30 janvier 1969, des suites d’une thrombose. Il est inhumé au cimetière de La Sarte. Une de ses maximes favorites était : « Agir sans savoir serait une imprudence et savoir sans agir serait une lâcheté ». On a dit de lui : il était la « voix des hommes sans-voix ».
Les institutions humanitaires lancées par Dominique Pire continuent à exister de nos jours (Aide aux personnes déplacées, Parrainages Mondiaux, Service d’Entraide Familiale, Université de Paix et Îles de Paix).
Bibligraphie : R. Ernotte, Dominique Pire. La voix des hommes sans voix, Namur, 1995 ; D. Pire, Vivre ou mourir ensemble, Bruxelles, 1969 ; G. Van Damme, Le père Pire. Prix Nobel de la Paix 1958, Bruxelles-Namur, 2008 ; H. Vehenne, Dominique Pire. Prix Nobel de la Paix. Souvenirs et entretiens, Bruxelles, 1959.
P.-Y. Materne