Les rues de LLN
avenue de Cîteaux
Cîteaux
Cîteaux (avenue de) B7-B8
Conseil communal du 16 septembre 1980.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème du patrimoine européen et universel.
* Cîteaux (Côte-d’Or, France).
En 1098, l’abbé de Molesme, Robert, quitte son abbaye en compagnie d’une vingtaine de moines. Parmi eux se trouvent Alberic, son prieur, et Étienne Harding, son secrétaire. Ils veulent vivre la règle de saint Benoît dans toute sa rigueur : c’est la raison de leur départ. Ils s’installent à quelques kilomètres au sud-est de Dijon. Mais les moines demeurés à Molesme obtiennent du pape le retour de Robert auprès d’eux et Alberic est élu abbé du « nouveau monastère ». Les premières années sont à la fois ferventes et difficiles. La communauté est amenée à se choisir, un peu plus au sud, un autre site mieux alimenté en eau.
Alberic meurt en 1108. Étienne Harding lui succède et se révèle comme un homme profond, avisé et un administrateur remarquable. La communauté s’étoffe de nouvelles vocations et, vers 1112, Étienne décide de créer un autre monastère à La Ferté-sur-Grosne, à la demande de l’évêque de Châlon, qui consacrera la nouvelle maison le 20 mai 1113. Cette même année verra l’arrivée de Bernard et de ses compagnons. Le nombre des moines permettra la fondation de Pontigny en 1114, de Clairvaux et de Morimond en 1115. On les appellera les « quatre premières filles » de Cîteaux. Elles deviendront, avec l’abbaye mère, les têtes de filiation de toutes les autres abbayes cisterciennes.
Pour assurer les bons rapports entre les nouveaux monastères, Étienne Harding rédigera la « Charte de Charité ». Un chapitre général réunira, chaque année, tous les abbés. De lui émaneront les statuts (Instituta) qui assureront l’unité de fonctionnement de l’Ordre.
Une branche féminine verra également le jour. Elle se développera surtout à partir du XIIIe siècle.
En 1300, l’Ordre cistercien masculin regroupait déjà 697 monastères.
Tout au long du Moyen-Âge, Cîteaux a marqué l’art de construire, l’agriculture et l’hydraulique (moulins et forges).
Au fil des siècles, l’Ordre connaîtra crises et mouvements de réforme. Il comprend aujourd’hui deux branches du côté masculin : l’Ordre de Cîteaux (64 couvents) et l’Ordre des cisterciens de la stricte observance (trappistes : 91 couvents). Les congrégations féminines se rattachent à l’une ou l’autre de ces deux branches.
Bibliographie : Atlas de Cîteaux, Dijon, 1998 ; Conrad d’Eberach, Le Grand Exorde de Cîteaux ou Récit des débuts de l’Ordre cistercien, Turnhout, 1998 ; G. Duby, L’art cistercien, 3e éd., Paris 1998 ; L’économie cistercienne. Troisièmes journées internationales d’Histoire, Auch, 1986 ; T. Kinder, L’Europe cistercienne, La Pierre-qui-Vire, 1997 ; Origines cisterciennes. Les plus anciens textes, Paris, 1998 ; M. Pacaut, Les moines blancs. Histoire de l’Ordre de Cîteaux, Paris, 1993 ; M. Plouvier et A. Saint-Denis, Pour une histoire monumentale de l’abbaye de Cîteau, Cîteaux, 1998 ; L. Pressouyre, Le rêve cistercien, Paris, 1990 ; Fr. Van Der Meer, Atlas de l’Ordre cistercien, Amsterdam-Bruxelles, 1965 ; Y. Zaluska, L’enluminure et le Scriptorium de Cîteaux au XIIe siècle, Cîteaux, 1989 ; La vie cistercienne hier et aujourd’hui, Paris, 1998.
O. Henrivaux