Les rues de LLN

rue du Val-Saint-Lambert

rue du Val-Saint-Lambert
1348
Louvain-la-Neuve

Val‑Saint‑Lambert

Val‑Saint‑Lambert (rue du) B7-C7

Conseil communal 16 septembre 1980.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème du patrimoine religieux wallon.

« Rue du Val-Saint-Lambert » évoque l’abbaye cistercienne de Val-Saint-Lambert, dans la région liégeoise. Vendue après la Révolution, elle devint le siège des célèbres Cristalleries du Val-Saint-Lambert.

* Fille de Signy (1136), elle-même petite-fille de Clairvaux, l’abbaye de Val-Saint-Lambert (commune de Seraing) fut fondée en deux épisodes. En 1191, Gilles de Duras, comte de Clermont au Pays de Liège, écrivit à Cîteaux en offrant un lieu où fonder un monastère. C’était à Etrival ou Strivay et Plainvaux. L’abbaye de Signy fut chargée de la fondation. Conduits par Guy, ancien abbé de Signy, de 1185 à 1190, douze moines partirent s’établir à Etrival qui s’appela désormais Rosières. Mais après un court séjour, la communauté regagna Signy. En 1196, le duc de Limbourg réitéra la demande de fondation. Entre-temps, le prince-évêque de Liège, Hugues de Pierpont, avec l’accord de son chapitre, offrit un vallon très agréable non loin de la Meuse, le Champ des Maures, qui devint le Val-Saint-Lambert, du nom du patron du diocèse de Liège. En 1202, les bâtiments abbatiaux étant construits, un nouveau groupe de moines quitta Signy, sous la conduite de Gérard, qui devenait de la sorte le premier abbé du Val-Saint-Lambert. La nouvelle abbaye fut érigée canoniquement le 17 novembre 1202. La succession rapide des abbés, au XIIIe siècle et au début du XIVe, indique sans doute que la communauté traversait une crise. Ainsi, 23 années seulement séparent le 16e abbé, Nicolas Seingnon, un moine de Signy (1307), du 21e, Jean Pikars (1330), un autre moine de Signy.

Dans la première moitié du XVIIIe siècle, la communauté fut déchirée par des dissensions et des clans s’opposant à l’abbé. Ce fut d’abord le cas en 1706-1707. Le conflit amena plusieurs visites de l’abbaye, dont celle du nonce, après la sentence d’excommunication portée par l’abbé de Moulins, délégué de l’abbé de Cîteaux. Le long abbatiat de Robert Royer (1722-1748), qui avait rétabli la situation financière de l’abbaye, fut secoué par des factions au sein de la communauté en 1734 et 1746. Son successeur, Joseph Harlez (1748-1779) entreprit la construction de nouveaux bâtiments claustraux. La nouvelle église abbatiale, commencée le 8 mai 1751, fut terminée en 1759 et consacrée le 3 août 1760.

Le 6 avril de la même année, on avait posé la première pierre du nouveau monastère. La communauté y entra le 4 août 1765. La Révolution française mit fin à l’abbaye, qui fut vendue le 10 juillet 1797 à Jean-François Deneef.

Les bâtiments servirent à diverses industries jusqu’à ce qu’en 1825, ils soient repris par François Kremlin et un jeune ingénieur, Auguste Lefèvre, qui dirigeaient la cristallerie de Vonêche. Cette même année se constituait la société des verreries du Val-Saint-Lambert avec, parmi les actionnaires, le roi Guillaume Ier. Un avenir nouveau s’offrait aux bâtiments claustraux, dont seule l’église avait été détruite. Les cristalleries du Val-Saint-Lambert allaient rendre célèbre de par le monde l’art des verriers wallons. Une autre histoire commençait au Champ des Maures, à Seraing, en bordure de Meuse.

Bibliographie : É. Clausset, Les cristalleries du Val-Saint-Lambert, dans Verre et silicates industriels, t. XII, 1947, n° 4, 5, 6 et 7 ; Bicentenaire de la cristallerie de Vonêche. 1802-2002, sous la dir. de R. Didier et J. Toussaint, Namur, 2002 ; J. Mathy, Histoire de l’abbaye de Signy, Signy-l’Abbaye, 1993, p. 56-59 ; MB, t. II, p. 154-172 ; Le Val-Saint-Lambert, Liège, s.d. [± 1895].

O. Henrivaux

           

Classé dans : Lauzelle