Les rues de LLN

rue Archimède

rue: rue Archimède
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Archimède

Archimède (rue) E8

Conseil communal du 27 juillet 1972.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

Toponyme créé (toponyme indirectement descriptif).

* Thème des sciences exactes.

* Thème du patrimoine européen et universel.

* « Rue Archimède » (vers 287-212 av. J.-C.) évoque ce mathématicien et ingénieur grec, dont l’œuvre est considérable [PV 3].

Archimède naquit à Syracuse vers 287 avant J.-C. Ses écrits fournissent certains renseignements sur sa vie. Ainsi, dans l’Arénaire, on apprend que son père, dénommé Phidias, était astronome. Les préfaces à ses travaux sont un témoignage intéressant sur les échanges qu’il eut avec plusieurs savants d’Alexandrie, en particulier Conon de Samos et Ératosthène de Cyrène, qui y continuaient la tradition d’Euclide. Les historiens Polybe, Tite-Live et Plutarque font état de ses relations avec le roi Hiéron II de Syracuse et racontent comment il vint en aide à sa ville natale lorsqu’elle fut assiégée par les Romains pendant la seconde guerre punique (215-212 avant J.-C.). Ses talents d’ingénieur militaire et les machines balistiques qu’il inventa déroutèrent les attaquants et provoquèrent même l’admiration du général Marcellus. C’est d’ailleurs contre la volonté de celui-ci qu’Archimède fut assassiné par un soldat romain au moment du sac final de la cité.

Parmi les réalisations mécaniques d’Archimède, il en est une qui, outre les machines de guerre, mérite de retenir l’attention dans la mesure où elle a reçu le nom de son inventeur : il s’agit de la « vis d’Archimède », machine hydraulique destinée à élever l’eau et décrite par Vitruve (De l’architecture, X, 6). Si les travaux d’ingénieur du Syracusain ont davantage frappé l’imagination des auteurs anciens que son œuvre théorique de mathématicien et de géomètre, « ce grand homme, dit Plutarque dans sa Vie de Marcellus (14, 8), ne considérait pas ses propres inventions comme des ouvrages sérieux ; la plupart n’avaient été pour lui que de simples récréations de géomètre. Il les avait faites avant la guerre, parce que le roi Hiéron s’y était intéressé et l’avait engagé à détourner un peu sa science des notions abstraites vers les objets matériels et à joindre, d’une façon ou d’une autre, le sensible à l’intelligible afin de rendre ce dernier, grâce aux applications pratiques, plus clair pour la foule » (traduction de R. Flacelière et É. Chambry, CUF). Hiéron a certes distrait le savant de ses préoccupations « sérieuses » ; néanmoins, c’est une question posée par lui qui fut à l’origine de la découverte du principe fondamental de l’hydrostatique, le « théorème d’Archimède » : selon le témoignage de Vitruve, à la suite d’une dénonciation, le roi demanda au savant de vérifier si la couronne votive dont il avait confié la réalisation à un orfèvre était faite d’or pur ou d’or mélangé d’argent ; Archimède alla au bain avec ce souci en tête et, « descendant dans la baignoire, il remarqua qu’il s’en écoulait une quantité d’eau égale au volume de son corps, quand il s’y installait. Cela lui révéla le moyen de résoudre son problème » (De l’architecture, IX, Praef. 10 ; traduction de J. Soubiran, CUF). La suite de l’histoire est connue : le savant, rempli de joie, se précipita hors de la baignoire et rentra tout nu chez lui en criant heurêka (« j’ai trouvé »).

Cicéron, qui fut questeur en Sicile en 75 avant J.-C., découvrit la tombe d’Archimède, envahie par les ronces et à l’abandon, à proximité d’une des portes de la ville de Syracuse (cf. Tusculanes, V, 64-66). Par les recherches qu’il a menées, le savant syracusain a tellement devancé son temps que ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que sa pensée a commencé à avoir un véritable impact sur le développement des sciences mathématiques et physiques. Son œuvre fut étudiée par des personnalités de premier plan, parmi lesquelles Pascal, Newton, ou encore Leibniz.

Bibliographie : M. Folkerts, Archimedes, dans Der Neue Pauly. Enzyklopädie der Antike, sous la dir. de H. Cancik et H. Schneider, t. I, Stuttgart-Weimar, 1996, col. 997-1001 ; W. Knorr, Archimède, dans Le savoir grec. Dictionnaire critique, sous la dir. de J. Brunschwig et G. Lloyd, Paris, 1996, p. 589-599 ; The Oxford Companion to Classical Literature, 2e éd., sous la dir. de M.C. Howatson, Oxford, 1989, p. 49.

O. De Bruyn

              

        

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