Les rues de LLN

porte de la Baraque

porte de la Baraque
1348
Louvain-la-Neuve

Baraque

Baraque (ferme de la) D8

Baraque (Porte de la)            [en réserve, C9]

Baraque (quartier de la)

Baraque (rue de la) C8-D8

Baraque (verger de la) D8-D9

Antérieur à Louvain-la-Neuve (rue). Conseil communal du 16 décembre 1980 (ferme et verger).

Toponyme repris tel quel à la tradition.

* Thème des toponymes traditionnels.

Bien avant l’existence de Louvain-la-Neuve, l’ancienne entité d’Ottignies était composée, outre le village, de neuf hameaux : la Baraque, le Blanc Ry, le Blocry, les Bruyères, la Croix, Franquenies, le Petit Ry, Pinchart et le Stimont. Trois de ces hameaux — qui subsistent toujours dans la toponymie ottintoise – ont donné leur nom à des quartiers de la ville nouvelle (le Biéreau, l’Hocaille et les Bruyères) et deux à des sous-quartiers (la Baraque et Blocry).

Dans le contexte de l’aménagement définitif du « Vieux Quartier », la Commission de toponymie a proposé que le nouvel accès à la « Nationale 4 » s’appelle « porte de la Baraque » [PV OL 10]. Par ailleurs, il a également été proposé de prolonger la « rue de la Baraque » sur une partie de l’ancien « chemin de Gilly » et de nommer ainsi un sentier parallèle à construire.

* Bien avant l’existence de Louvain-la-Neuve, l’ancienne commune d’Ottignies était composée de neuf hameaux qui, en 1863, possédaient entre 3 et 60 maisons : la Baraque (3 maisons), Franquenies (4 maisons), le Petit Ry (11 maisons), Blanc Ry (20 maisons), les Bruyères (22 maisons), la Croix et Blocry (35 maisons), Pinchart (60 maisons) et le Stimont (50 personnes). Le village d’Ottignies, quant à lui, était composé de 83 maisons [T&W‑W, p. 137-138]. Sur Ottignies… Car le hameau dit de « La Baraque » à Ottignies s’étendait à l’époque surtout sur Corroy-le-Grand, où il était rattaché au hameau de « Neusart » : pour 3 maisons sur Ottignies, 15 étaient situées sur Corroy-le-Grand (soit 18 au total). Entre les hameaux s’étendaient les campagnes et les champs appartenant à différents propriétaires. Au XVIIIe siècle déjà, la campagne de Biéreau, la campagne de l’Hocaille et la campagne de Lauzelle avoisinaient le hameau des Bruyères sur le plateau de Lauzelle.

Il est probable que le hameau doive son nom à un ancien cabaret : 1792, « près du cabaret dit La Baraque » [AGR, GSN, n° 1548, D Martin ; OTA, p. 168], même si les premières mentions connues du hameau sont bien plus anciennes et remontent à la fin du XVIIe siècle. De génération en génération, les habitants du hameau relatent que ce cabaret « La Baraque », construit près du gros marronnier planté le long de l’axe Bruxelles-Namur, était un arrêt où les voyageurs pouvaient se désaltérer, se restaurer et donner à boire à leurs bêtes avant de poursuivre leur chemin [Tém. P. Collin, L. Collin]. De fait, le toponyme « la Baraque » est souvent le souvenir d’une enseigne de l’octroi. De tels arrêts portaient comme nom : « à la baraque », « à la barrière », « à l’octroi », etc. [Wallonie , t. IV, p. 93]. Ce lieudit est d’ailleurs fréquent dans les environs : on trouve une « Baraque » à Court-Saint-Étienne, à Genappe, à Bousval et à Sart-Dames-Avelines [Ferraris]. Comme ailleurs en Wallonie : A l’Baraque à Bioul et lès baraques à Falmagne [LN, p. 581].

On notera, pour l’anecdote, qu’avant l’arrivée de l’Université, la Baraque était un hameau qui s’étendait sur deux communes : Ottignies et Corroy-le-Grand. Presque toutes les maisons étaient situées sur le territoire de Corroy-le-Grand, à l’extrême limite de la commune, à l’exception de la ferme et du château, établis sur la commune d’Ottignies [OTA, p. 17]. En 1952, le hameau comptait 22 maisons et 77 habitants. Outre le fait d’être situé sur deux communes, le hameau de la Baraque était rattaché à la poste de Mont-Saint-Guibert, à la gendarmerie de Nil-Saint-Vincent, au téléphone de Court-Saint-Étienne et à la paroisse de Vieusart. À l’arrivée de l’Université, la plupart des anciens habitants ont fui la Baraque [Tém. P. Collin, L. Collin].

Pour ce qui est de la « ferme de la Baraque », c’est en fait le nom donné à l’ancienne « ferme Jacobs » (anciennement « ferme Dessy ») et à l’ancien « château de la Baraque ». Il semblerait que cette ferme soit à l’emplacement de l’ancienne « cense de Tommereau » qui était située entre les fermes de Bierwart et de Lauzelle, à l’extrême limite d’Ottignies : elle disparut dans la première moitié du XVIIIe siècle [OTA, p. 166]. Le nom de « ferme de la Baraque » a cependant été préféré à « ferme de Tommereau » à cause de sa situation géographique [PV 22].

Dès les débuts de Louvain-la-Neuve, le quartier de la Baraque a été investi par de nouveaux habitants désireux d’y développer un habitat alternatif, ce que l’Université — et finalement la Commune — ont accepté. Progressivement, au fil des projets successifs, trois zones ou sous-quartiers, très précisément identifiés dans la cartographie des lieux, se sont développées : « Le Jardin », « Les Bulles » et « Le Talus ». « Le Jardin », comprend « Le Verger », « Les Serres », « Les Roulottes » et « Les Cabanes » ; « Les Bulles », regroupe « Le Zoo » et « La Fattoria » ; « Le Talus » se situe en contrebas des dernières maisons du hameau, derrière la pinède et le grand potager. C’est pour évoquer ce quartier alternatif que la Commission de toponymie a proposé d’en nommer une des voiries « clos des Serres » : le lecteur trouvera à cette entrée du présent dictionnaire un historique de cette passionnante expérience.

-                  La Baraque : wallon Al Baraque

Isolé :

1692, « une closière Al Baraque » [AGR, GSN, n° 1534, D Martin] ; 1730, « Al Baraque » [AGR, GSN, n° 381, acte n° 10, D Martin] ; 1750, « la closière Al Baracque » [AGR, GSN, n° 383, acte n° 27, D Martin] ; 1751, « Al Baracque sous Ottignies » [AGR, GSN, n° 1539, D Martin] ; 1754, 1761, « Al Baraque sous Corroy » [AGR, GSN, n° 3871, acte n° 3, n° 3861, acte n° 8, D Martin] ; 1777, 1846, 1860, (?), « hameau de la Baraque » [Ferraris ; ACV‑Ott ; Popp‑Ott ; LLNE, p. 107] ; 1786, « la Baraque sous Ottignies » [AGR, GSN, n° 1546, D Martin] ; 1795, « 55 verges et demi de closière à la Baraque sous Corroy » [AGR, GSN, n° 1546, D Martin] ; 1831, « La Baraque » [Ferraris] ; 1846, « coulant d’eau de la Baraque », « chemin de Blocroy à la Baraque », « sentier de Bierreau à la Baraque » [ACV‑Ott] ; 1863, « hameau de la Baraque sur Ottignies et Corroy‑le-Grand » [T&W‑W, pp. 137, 272] ; 1965, 1972, (?), 1981, « la Baraque » [CTB ; IGM ; PlanB‑O ; Plan-G ; IGN].

Déterminé :

1846, « la neuve Baraque », « chemin de la ferme de Bierwart à la neuve Baraque » [ACV-Ott].

1863, « la vieille Baraque » [T&W‑W, p. 137, 272].

Déterminant :

1752, « le champ del Baracque » [AGR, GSN, n° 385, acte n° 18, D Martin] ; 1846, « champ de la Baraque » [ACV‑Ott].

1767, « la campagne de la Baraque sous Neusart » [AGR, GSN, n° 3871, acte n° 15, D Martin] ; 1846, 1965, (?), « campagne de la Baraque » [ACV‑Ott ; CTB ; LLNE, p. 107 ; T&W‑W, pp. 137, 272].

I. Lejeune

→ Gilly ; Serres ; Neusart ; Vieux quartier.

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