Les rues de LLN

rue du Collège

rue du Collège
1348
Louvain-la-Neuve

Collège

Collège (rue du) E7-F7

Conseil communal du 27 juillet 1972.

Toponyme créé (descriptif lié à la situation).

* Thème des toponymes descriptifs.

La « rue du Collège » mène au Collège du Biéreau (école primaire et maternelle) et, dans une moindre mesure, au Lycée Martin V (école secondaire).

* Ces deux premières écoles de Louvain-la-Neuve ne furent pas des créations ex nihilo : elles sont nées du transfert des écoles francophones dépendant de l’Institut du Sacré-Cœur d’Herverlee (Religieuses annonciades). Si les lois linguistiques de 1963 avaient imposé le principe de l’unilinguisme néerlandophone dans l’enseignement en Flandre, une exception avait été prévue à Leuven, où le maintien d’une école « d’application » de la section francophone de l’Université (formation des étudiants d’agrégation) devait permettre au personnel francophone de l’Université de continuer à recevoir un enseignement sur place. C’est ainsi que naquit le Lycée Virgo Sapiens, installé sur le domaine des Religieuses annonciades d’Heverlee.

L’évolution fut ici parallèle à celle du débat sur la splitsing (‘scission’) de l’Université catholique de Louvain et le transfert en Wallonie de sa section francophone (Walen buiten, ‘Wallons dehors’). À la limite, cette question du maintien d’un enseignement fondamental et secondaire francophones à Leuven irritait encore davantage les militants flamands que le maintien de l’Université unitaire en terres flamandes. Non seulement elle alimentait, comme cette dernière, la hantise de la « tâche d’huile » (l’extension en Flandre d’une poche de résistance francophone venant du « grand Bruxelles »), hantise encore renforcée par l’idée du triangle universitaire (Louvain-Bruxelles-Wavre) mise en avant par Michel Woitrin en novembre 1965. Mais encore, elle comportait une dimension de lutte des classes vivement ressentie par les Flamands : réservée aux « enfants de professeurs », cette « Kastschool » (‘école de castes’) était la parfaite illustration de la « domination fransquillonne » exercée par la bourgeoisie francophone belge sur les classes populaires flamandes.

En 1968, le Lycée Virgo Sapiens, qui comportait un enseignement fondamental et un enseignement secondaire, allait connaître le même sort que l’Université : le transfert. Le déménagement amena à la création de deux institutions : le Collège du Biéreau (enseignement fondamental) et le Lycée Martin V (enseignement secondaire), dont l’installation sur le site de Louvain-la-Neuve débuta en 1973-1974. Après quelques années de « camping », les nouveaux bâtiments furent prêts à les accueillir : en 1975-1976, pour le Lycée, et l’année suivante pour le Collège. Depuis, l’école maternelle du Collège du Biéreau, qui posait de gros problèmes d’entretien, a été abattue — une première à Louvain-la-Neuve — et a fait place, en 2010, à un bâtiment scolaire passif (projet Metis), le premier en Communauté Wallonie-Bruxelles…

Bibliographie : C. Laporte, L’affaire de Louvain. 1960-1968 (Pol-His. Politique et histoire, 24), Bruxelles, 1999, p. 47 sv. ; J.-M. Lechat, Naissance de Louvain-la-Neuve. Chronique d’une aventure entrepreneuriale, Louvain-la-Neuve, 2006 (le chapitre consacré au Walen buiten) ; M. Woitrin, Louvain-la-Neuve, Louvain-en-Woluwe. Le grand dessein, Gembloux, 1987, p. 24 et passim.

L. Courtois

              

              

        

Classé dans : Le Biéreau