Les rues de LLN

bâtiment Pierre et Marie Curie

bâtiment Pierre et Marie Curie
1348
Louvain-la-Neuve

Curie

Curie (Auditoires Pierre) E8

Curie (bâtiment Pierre et Marie) E8

Domaine universitaire.

Toponyme créé (toponyme indirectement descriptif)

* Thème du patrimoine européen et universel.

* Thème des sciences exactes.

* Thème des toponymes descriptifs.

Ce bâtiment double dont chaque aile porte le nom d’un des époux Curie abrite différents services du Secteur des sciences exactes.

* Pierre et Marie Curie, dont les deux bâtiments qui portent leur nom sont unis architecturalement à Louvain-la-Neuve comme eux-mêmes l’ont été par le mariage, sont surtout connus pour leurs travaux de pionniers dans le domaine de la radioactivité. Toutefois, Pierre Curie était déjà un physicien renommé lorsqu’il épouse, en 1895, une jeune polonaise, Maria Sklodowska, venue poursuivre ses études scientifiques à la Sorbonne.

Pierre Curie est né le 15 mai 1859 à Paris, d’un père médecin, Eugène Curie, et de Sophie-Claire Depoully. L’école n’étant pas encore obligatoire en France à cette époque, il reçoit son éducation à la maison en compagnie de son frère aîné, Jacques, et développe ses capacités mathématiques grâce à un précepteur, ami de la famille, M. Bazille. Il obtient son baccalauréat en sciences à l’âge de 16 ans et une brillante licence en physique à 18 ans.

En 1880, il met en évidence, avec son frère Jacques, un phénomène important : la piézoélectricité (une pression exercée sur un cristal de quartz crée un potentiel électrique) ; ses travaux ultérieurs portent sur la symétrie des lois physiques (lois de Curie) et sur le magnétisme (température de Curie, au-delà de laquelle certains matériaux perdent leurs propriétés magnétiques). Nommé professeur à l’École de chimie et physique de la Ville de Paris en 1895, il se marie la même année et, devant l’intérêt des travaux entrepris par son épouse, il abandonne ses propres recherches en 1898 pour travailler avec sa femme à la séparation des éléments radioactifs présents dans les minerais d’uranium. Pierre Curie décède accidentellement à Paris, le 19 avril 1906, renversé par une voiture hippomobile lourdement chargée. Il a partagé le prix Nobel de physique 1903 avec Henri Becquerel et son épouse Marie Curie, pour la découverte de la radioactivité.

Marie Curie, née Maria Sklodowska à Varsovie en 1867, est la fille d’un professeur de physique et d’une directrice d’école de jeunes filles. La disparition de sa mère, atteinte de tuberculose, et les difficultés financières de sa famille l’obligent à accepter un poste d’institutrice privée, tout en poursuivant des études plus ou moins clandestines, la Pologne étant sous domination russe et l’université interdite aux femmes. En 1892, elle part pour Paris où elle obtient, en juillet 1893, une licence en physique (première de sa promotion) et l’année suivante, une licence en mathématique. Au printemps 1894, elle rencontre Pierre Curie qu’elle épouse à Sceaux, le 26 juillet 1895. En 1896, elle est reçue première à l’agrégation de physique. Le 12 septembre 1897, elle donne naissance à sa première fille, Irène. La seconde, Ève, naîtra en 1904. En décembre 1897, elle entame à l’École de physique et chimie de la Ville de Paris ses travaux de thèse sur les rayonnements produits par l’uranium. Ces travaux, poursuivis en commun avec son mari, aboutiront à la découverte de deux nouveaux éléments, le Polonium et le Radium. Cela lui vaudra d’être honorée d’un second prix Nobel (de chimie) en 1903. Première femme à être nommée professeur à la Sorbonne, Marie Curie poursuit ses travaux et en transmet l’héritage à sa fille aînée Irène Joliot-Curie. Elle décède le 4 juillet 1934, à l’âge de 66 ans, au sanatorium de Sancellemoz, d’une leucémie consécutive à une trop longue exposition aux rayonnements des substances qu’elle a découvertes.

Depuis le 21 avril 1995, les cendres de Pierre et Marie Curie reposent au Panthéon de Paris.

Bibliographie : J.P. Adloff et G.B. Kauffman, Pierre Curie : A Retrospective View on the Centenary of His Death, dans The Chemical Educator, t. XI, 2006, p. 110-117 ; È. Curie, Madame Curie, Paris, 1938 ; H. Gidel, Marie Curie, Paris, 2008 ; F. Giroud, Une femme honorable, Paris, 1981.

B. Mahieu

              

           

Classé dans : Le Biéreau