Les rues de LLN

bâtiment Carnoy

bâtiment Carnoy
1348
Louvain-la-Neuve

Carnoy

Carnoy (bâtiment)    E7-E8-F7-F8

Domaine universitaire.

Toponyme créé (toponyme indirectement descriptif).

*    Thème des figures de nos régions.

*    Thème du passé universitaire.

*    Thème des sciences exactes.

*   Thème des toponymes descriptifs.

Ce bâtiment héberge une partie du Département de biologie et le Musée de la vie.

*   Jean-Baptiste Carnoy est né à Rumillies le 22 janvier 1836 et mort à Schuls (Suisse) le 9 septembre 1899. Prêtre du diocèse de Tournai et docteur en sciences naturelles de l’Université de Louvain (1865), il y fut nommé en 1876 et y a exercé une action déterminante sur le plan scientifique, bien au-delà des limites de la seule Faculté des sciences où il donnait son enseignement. Ayant conquis brillamment son doctorat en sciences naturelles à Louvain, Carnoy avait tout d’abord poursuivi sa formation en Allemagne et en Autriche, en fréquentant les laboratoires de Bonn, Leipzig, Berlin et Vienne, ce qui lui donna l’occasion de rencontrer Carl Zeiss à Iéna. De retour en Belgique, il n’avait cependant pu être nommé de suite à Louvain et avait dû patienter plusieurs années dans la carrière ecclésiastique avant de se voir confier un enseignement : il fut vicaire de Celles (1868-1870) et curé de Bauffe (1870-1876)…

Désigné d’abord pour le seul cours de microscopie pratique, il élargit rapidement ses attributions et n’eut de cesse, pendant les vingt ans que dura sa carrière académique, de développer la recherche dans sa propre discipline et de faire de l’Université « une école où l’on forme des savants ».

Dans son propre domaine, tout d’abord, Carnoy fut lui-même un scientifique de grande classe : premier auteur à avoir rédigé un traité de biologie cellulaire (La biologie cellulaire. Étude comparée de la cellule dans les deux règnes au triple point de vue anatomique, chimique et physiologique, Lierre, Van In, 1884, 300 p. et fig.), fondateur de La cellule, une revue de réputation internationale, il peut être considéré comme le père de la cytologie moderne. Marchant sur les pas du chimiste Louis Henryc (1834-1913), organisateur du premier laboratoire de l’Alma Mater, et aidé par son collègue de la Faculté de médecine, Gustave Verriest (1843-1918), il fut le créateur et l’animateur infatigable d’un institut spécialisé où se formèrent à la recherche expérimentale de nombreux disciples, parmi lesquels on trouve, pour ne citer que quelques noms, le botaniste Victor Grégoire (1870-1938), le biologiste Gustave Gilson (1859-1944), le bactériologiste Joseph Denys (1857-1923), fondateur de l’Institut de bactériologie, le neurologue Pierre-Arthur Van Gehuchten (1861-1914), etc.

À l’échelle de l’Université, ensuite, Carnoy réussit, par son intelligence pénétrante et son enthousiasme communicatif, à étendre son influence réformatrice à toute l’institution. Tenant table ouverte après le repas de midi, il avait pris l’habitude de recevoir chez lui les autres membres du corps professoral à l’heure du café et de les entretenir de ses idées en matière scientifique. Et l’influence qu’il exerçait à l’occasion de ces colloques fut d’autant plus large que, doté par ses brillantes études cléricales à Tournai d’une solide formation théologique, il joignait à ses connaissances en sciences naturelles une intelligence remarquable des problèmes de sciences humaines. Il poussa ici aussi à la spécialisation, au développement de la recherche, ainsi qu’à la généralisation de l’enseignement pratique. Même la Faculté de théologie profita de ses vues audacieuces : c’est sur ses conseils que Paulin Ladeuze (1870-1940), futur recteur, renonça à une thèse de théologie spéculative (sur la causalité des sacrements…) au profit d’une solide étude critique en orientalisme menée sous la conduite de l’historien Alfred Cauchie (1860-1922).

Bibliographie : A. Louis, Carnoy, Jean-Baptiste, dans NBW, t. I, col. 303-305 ; P. Debaisieux, J.B. Carnoy, dans Florilège des sciences en Belgique pendant le XIXe siècle et le début du XXe, Bruxelles, 1968, p. 957-966 ; A. Hebbelynck, Éloge funèbre de M. J.-B. Carnoy […], dans AUCL 1900, p. LXV ; J. Lebrun, Carnoy et Grégoire, figures de proue de la biologie à Louvain, dans Colloque d’histoire des sciences III. Louvain-la-Neuve, 17 mars 1977 (Université de Louvain. Recueil de travaux d’histoire et de philologie, 6e sér., fasc. XV), Louvain, 1979, p. 41-45 ; Florilège des sciences en Belgique, t. II, Bruxelles, 1980, passim ; B. Van Tiggelen, Chronique de la Faculté des sciences de Louvain : l’institution et les hommes, Louvain-la-Neuve, 1989 ; É. Wildeman, Carnoy (Jean-Baptiste), dans B.N., t. XXIX, col. 421-426.

L. Courtois

→    Ladeuze.

              

Classé dans : Le Biéreau