Les rues de LLN

quartier des Hennuyers

quartier des Hennuyers
1348
Louvain-la-Neuve

Hennuyers

[Hennuyers (place des)] [abandonné, E6]

[Hennuyers (quartier des)] [abandonné]

[Hennuyers (rue des)] [abandonné, E6]

Hennuyers (voie des)        D7

Conseil communal du 17 avril 1973.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

*    Thème des gentilés.

Dans le quartier du Biéreau, toute une série de toponymes évoquent les « pays » de la Wallonie, en nommant leurs habitants. Au départ, les « place » et « rue des Hennuyers » avaient été prévues pour être utilisées à proximité de la passerelle provisoire qui enjambe le chemin de fer entre la « rue de la Neuville » et le Collège Jacques Leclercq. La désignation « voie des Hennuyers » a finalement été utilisée pour rebaptiser, à la demande des services de sécurité, une partie de la « voie du Roman Pays ». Coupée en deux par une section non construite le long du chemin de fer, en effet, cette voirie n’était pas carrossable sur toute sa longueur : lors d’une intervention d’urgence, cela aurait pu provoquer de grosses pertes de temps [PV 38]. Pour désigner le nouveau quartier de la gare RER, la Commission de toponymie avait suggéré de reprendre le nom de la « voie des Hennuyers », qui opère la jonction avec le centre ville et la zone des gentilés, et qui se serait prolongée jusqu’à la « voie du Vieux Quartier » [PV OL 10]. L’idée n’a pas été retenue par la Commune, pas plus que « quartier » et « rue Neussart ». Elle a alors proposé « rue de la Calestienne » pour le prolongement de la « voie des Hennuyers », et « quartier de la Courbe voie » pour la zone RER [PV OL 11]…

*   Le Hennuyer ou Hainuyer est par définition l’habitant du Hainaut, cette vaste province qui, avec ses 3 790 kilomètres carrés, représente 22,5 % de la région wallonne. En 2008, les 1 300 000 Hennuyers se répartissent en 1 156 000 Belges et 144 000 étrangers.

L’origine du Hainaut est à la fois lointaine et complexe. Le territoire de l’entité administrative actuelle n’est rien d’autre qu’une partie de l’antique cité des Nerviens, devenue par la suite un diocèse ecclésiastique qui va conserver son statut jusqu’en 1559.

En 1795, l’arrêté du Comité de Salut public du 14 fructidor An III (31 août 1795) enregistre le découpage de la Belgique en départements, dont celui de Jemappes qui va constituer l’assiette du Hainaut. Quelques décisions relatives au tracé de 1795 doivent être mises en exergue.

Au nord, Tournai et ses terres sont confirmées dans le giron du Hainaut. Il en est de même au nord-est, pour la zone de Beaumont-Gerpinnes. À noter, le passage de treize communes hennuyères dans la région de Hal.

Du côté méridional, la frontière franco-belge a subi de nombreuses modifications ; c’est notamment le cas suite aux décisions prises par les traités des Pyrénées, d’Aix-la-Chapelle, d’Utrecht et de Courtrai en 1820. Ce dernier apporte des modifications à Roisin dans le Tournaisis et dans la Botte du Hainaut.

Il est curieux de noter que Charleroi n’est hennuyer que depuis deux siècles. Suite à l’adoption de la loi du 8 novembre 1962, douze communes et deux hameaux flamands sont devenus hennuyers. L’acquisition définitive des territoires communaux de Mouscron et de Comines a constitué un événement politico-linguistique fondamental, qui a également eu un impact économique sur l’ensemble de la vie du Hainaut.

Le Hainaut belge se structure au départ de la vallée de la Haine qui lui a donné son nom. Celle-ci coule d’ouest en est en passant par Mons. Elle présente l’allure d’une large dépression à fond plat d’une altitude moyenne inférieure à 30 mètres. L’origine synclinale de la plaine est attestée par l’allure des dépôts de marnes et de sables tertiaires affleurant sur ses flancs. Son versant nord, dénommé Campine hainuyère est forestier. Son versant méridional est occupé par les communes du Borinage qui ont connu une urbanisation intense lors de l’exploitation de la houille souterraine au XIXe et XXe siècles. Au nord, le relief est celui d’un bas plateau couvert de limon qui vient se fondre vers l’est dans le plateau du Brabant au-delà de la vallée de la Senne. À l’ouest il se dissèque en une région de collines sableuses qui se rattachent aux collines de Flandre.

Au sud de la Haine, au-delà de la zone urbanisée, se situe le Haut Pays qui culmine à 212 mètres près de Mont-Sainte-Geneviève au nord de Thuin. Le Hainaut oriental est quant à lui marqué par le plateau d’Anderlues qui se prolonge jusqu’au nord de La Louvière. Pour le franchir et mettre en communication le bassin de la Meuse avec celui de l’Escaut des infrastructures hydrauliques exceptionnelles ont dû être construites : le plan incliné de Ronquière sur le canal Charleroi–Bruxelles et les ascenseurs hydrauliques sur le canal du Centre.

Au sud de la Sambre on entre dans la botte du Hainaut. En moins de 30 kilomètres on va passer successivement de la Thudinie aux allures hesbignonnes, à la Fagne cousine de la Famenne pour grimper dans les Rièzes et les Sarts, ultimes fragments occidentaux du plateau ardennais.

Souvent réduit à ses paysages industriels le Hainaut reste profondément marqué par l’activité agricole une fois sorti du sillon Haine-Sambre. Globalement, au nord d’une ligne Tournai–Braine-le-Comte, la vocation est l’élevage. Au sein de paysages herbagers ponctués de gros villages lâches s’isolent une multitude d’anciennes fermes aujourd’hui converties en résidences. Seules de grosses exploitations gonflées d’étables modernes restent actives au cœur des prairies.

Au sud, ce sont les paysages ouverts de grandes cultures qui dominent avec leurs gros villages et leurs censes monumentales. Mais ici aussi l’agriculture est l’affaire de quelques agriculteurs à la tête d’exploitations de plusieurs centaines d’hectares. Enfin, une fois franchi Beaumont, on entre dans la Fagne hainuyère prolongement wallon de la Thiérache française et de sa vocation laitière.

À l’extrême sud de la botte, l’ancienne principauté de Chimay se partage entre forêts et villages-clairières ceinturés de prés et de labours.

Bibliographie : M.-A. Arnould, Évolution historique d’un concept géographique, dans Le Hainaut français et belge, 1967, p. 15-42.

T. Brulard () et D. Belayew

→    Calestienne ; Neussart ; Roman Pays.

              

Classé dans : Le Biéreau