Les rues de LLN

place Pierre Paulus

place Pierre Paulus
1348
Louvain-la-Neuve

Paulus

Paulus (Place Pierre) [en réserve]

Conseil communal (/).

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème des figures de nos régions.

* Thème du patrimoine wallon.

Le quartier des Bruyères est dédié au thème des arts. Un certain nombre de désignations y évoquent les différents arts, les artistes et leurs techniques. La peinture y est ainsi évoquée à travers la « place des Peintres », mais aussi par le rappel de techniques ou d’artistes de nos régions. La « place Pierre Paulus » aurait dû célébrer un peintre, graveur, lithographe et affichiste wallon, mais l’endroit auquel ce toponyme était destiné a été redessiné et a donné naissance à l’actuelle « place du Perron ».

* Pierre Paulus, peintre wallon, né à Châtelet le 16 mars 1881, mort à Bruxelles le 17 août 1959. Chantre du Pays noir, de ses fumées, de ses ciels hallucinés embrasés par les hauts fourneaux, chantre de l’épopée ouvrière, Paulus est aussi lié intimement au mouvement de prise de conscience wallonne, puisque non seulement il fut l’ami de Jules Destrée et collabora au mouvement de mise en valeur du patrimoine wallon, mais que c’est son Coq hardi qui fut choisi comme emblème de la Wallonie.

Fils de Sylvain Paulus, ébéniste et professeur à l’École industrielle de Châtelet, Pierre fut inscrit en 1905 à des cours d’architecture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il sera notamment élève de Montald. Grâce à des prix, il complète sa formation par des voyages en Italie. En 1909, il réalise la première peinture s’inspirant des réalités industrielles : Pays noir sous la neige. En 1910, puis en 1911 lors du Salon d’art moderne organisé à l’Exposition de Charleroi, il rencontre le leader socialiste wallon Jules Destrée et entame avec lui plus qu’une collaboration, une amitié. C’est en 1913 que, l’Assemblée wallonne ayant fait le choix du Coq hardi comme emblème de la Wallonie, la réalisation de Pierre Paulus fut retenue. C’est ce même coq de Paulus qui deviendra l’emblème officiel de la Région wallonne en 1998.

Durant la Première Guerre mondiale, Paulus passe quelque temps à Londres, où il découvre les lumières fluides et les fumées du peintre romantique Turner (1775-1851), précurseur de l’impressionnisme. Tant le dur travail des ouvriers, particulièrement ceux des mines (hiercheuses) et des hauts fourneaux, que les paysages industriels, notamment ceux des bords de la Sambre, vont inspirer le talent de Paulus. En 1923, il peint L’épopée ouvrière pour la Maison du peuple de Trazegnies. En 1928, avec le peintre montois Anto-Carte, il fonde le groupe Nervia qui, actif durant plusieurs décennies, fut porteur d’une sensibilité wallonne dans les arts. En 1929, il commence un enseignement à l’Institut des Beaux-Arts d’Anvers. Au cours des années 1930, plusieurs de ses œuvres participent à des expositions aux États-Unis. Après la Seconde Guerre viendra le temps des honneurs. Membre correspondant de l’Académie royale de Belgique (Classe des Beaux-Arts) en 1946, membre en 1950, directeur de la Classe en 1957, Paulus reçut en 1951 le titre de baron et, en décembre 1954, put adjoindre un complément particulé à son nom, devenant désormais Pierre Paulus de Châtelet.

Marqué par l’impressionnisme dans ses débuts, Paulus a viré vers l’expressionnisme notamment par la schématisation des attitudes et par le rendu de l’ambiance des fumées et des lumières dantesques des hauts fourneaux. Outre la peinture du monde ouvrier, Paulus a aussi réalisé des portraits (Portrait de Destrée), des compositions florales ; il s’est également adonné à la gravure et en outre à la poterie.

Bibliographie : BN, t. IV, p. 288-290 ; G. Camus, Notice sur le baron Pierre Paulus, dans Annuaire de l’Académie royale de Belgique, t. CXL, Bruxelles, 1974, p. 255-299.

J. Pirotte

Anto-Carte ; Coq Hardi ; Peintres ; Perron.

Classé dans : Les Bruyères