Les rues de LLN

rue du Groupe Cobra

rue du Groupe Cobra
1348
Louvain-la-Neuve

Cobra

Cobra (rue du Groupe) [en réserve, D5-E5]

Conseil communal du (/).

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème du patrimoine wallon.

Ce nom a été retenu de manière privilégiée par la Commission de toponymie pour désigner — avec « rue de l’Art Nouveau » et « rue Renier de Huy » — les voiries à construire entre la « Grand-Place » et le Lac [PV OL 8]. Il s’agit en effet d’un espace situé dans le prolongement du quartier des Bruyères consacré aux arts, et plus spécialement aux Beaux-Arts.

Si le Groupe Cobra (graphie CoBrA, pour « Copenhague, Bruxelles, Amsterdam ») a été un mouvement artistique qui se voulait précisément international (1948-1951), il comptait néanmoins parmi ses fondateurs et membres plusieurs grands artistes de nos régions : Pierre Alechinsky (Bruxelles, 1927), Pol Bury (Haine-Saint-Pierre, 1922-Paris, 2005), Jacques Calonne (Mons, 1930), Georges Collignon (Flémalle-Haute, 1923-Liège, 2002), Guillaume Corneille (Liège, 1922-Auvers-sur-Oise, 2010), Christian Dotremont (Tervuren, 1922-Buizingen, 1979), Joseph Noiret (Bruxelles, 1927), Jean Raine (Bruxelles, 1927-Rochetaillée-sur-Saône, 1986), Raoul Ubac (Cologne, 1910-Dieudonné, 1985).

* Né à Paris en novembre 1948, le mouvement Cobra regroupe un certain nombre d’artistes, peintres et plasticiens mais aussi écrivains, stimulés par les courants novateurs qui soufflaient sur l’Europe après la Seconde Guerre. La graphie CoBrA explicite mieux l’origine du nom : les initiales des villes de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Ce mouvement international, qui fut actif jusque 1951, réagissait contre une certaine hégémonie des milieux artistiques parisiens. Rejetant les contraintes, les conventions, les nouveaux conformismes, il cherchait à libérer la créativité des gens du nord de l’Europe. D’une capacité d’accueil remarquable, dans l’effervescence poétique, Cobra ne jetait pas d’exclusive et se voulait à la conjonction des courants les plus divers comme surgissements spontanés de la vie : expressionnisme, surréalisme, peinture abstraite, arts brut, enfantin et populaire, racines « viking ». Le peintre danois Asger Jorn, les artistes néerlandais Karel Appel, Corneille et Constant (leur Groupe expérimental et leur revue Reflex) comptent parmi les membres les plus connus, de même qu’une pléiade de Wallons et de Bruxellois, notamment : Pierre Alechinsky (né en 1927), Pol Bury (1922-2005), Jacques Calonne (1930), Georges Collignon (1923-2002), Christian Dotremont (1922-1979), Joseph Noiret (1927), Raoul Ubac (1910-1985). Dotremont joua un rôle de premier plan dans le groupe en mettant en valeur le côté expérimental des œuvres. C’est d’ailleurs lui qui forgea le nom CoBrA. Avec Dotremont, l’écriture entra comme partie constitutive et vivante de la peinture (Logogrammes). Cobra organisa des expositions, à Amsterdam d’abord en 1949 au Stedelijk museum, puis à Liège en 1951 au Palais des Beaux-Arts. Le mouvement publia aussi une revue, Cobra, qui vécut le temps de dix numéros, ainsi que des feuillets et brochures (Le petit Cobra et Le tout petit Cobra). Ayant donné une impulsion, le groupe prit la décision de se dissoudre en 1951 avant d’être travaillé par des dissensions.

Bibliographie : C. Dotremont, Cobra, dans L’Œil, Paris, décembre 1962 ; Dictionnaire de l’art moderne et contemporain, sous la dir. de G. Durozoi, Paris, 1999, p. 131-132 ; J.-C. Lambert, Cobra. Un art libre, Paris, 1983 ; L. Sabatini, Le Musée de l’art wallon. Liège, Bruxelles, 1988, p. 112.

J. Pirotte

→  Renier de Huy ; Art Nouveau.

Classé dans : Les Bruyères