Les rues de LLN

chemin de l'Escalpade

chemin de l'Escalpade
1348
Louvain-la-Neuve

Escalpade

Escalpade (Chemin de l’)      G4

Conseil communal du 19 décembre 2006.

Toponyme créé (descriptif lié à la situation).

*    Thème des toponymes descriptifs.

Nom donné à un petit chemin joignant le « chemin de Saint-Médard » et la « rue de la Ferme des Bruyères » entre lesquels s’est implantée en 2005 l’école Escalpade, adaptée aux enfants atteints de déficience physique [PV 30 janvier 2004).

*   « D’escapades et d’escalades, ces enfants en ont besoin plus que d’autres ! », comme le disait joliment un article de presse décrivant le projet Escalpade à ses débuts, en 1997. En réalité, le nom donné à cette petite école par les parents qui l’ont fondée trouve son origine dans celui de L’École Escale, qui a été, en quelque sorte, la « mère porteuse » d’Escalpade. Cela mérite quelques mots d’explication.

L’École Escale, qui existe depuis une trentaine d’années, est une école (enseignement fondamental et secondaire de type 5) offerte à des jeunes malades dans différents hôpitaux de la région de Bruxelles et d’Ottignies. Son directeur, Christian Lieutenant, et son Pouvoir organisateur ont bien voulu accueillir la demande de parents d’enfants handicapés moteur qui désespéraient de trouver un enseignement adéquat en Brabant wallon. Ces enfants étaient jusqu’alors, pour la plupart, scolarisés loin de leur domicile, dans des écoles bruxelloises, namuroises ou hennuyères, ce qui les contraignait à subir d’infernales navettes de plusieurs heures par jour.

Grâce à L’École Escale, l’association Escalpade a pu ouvrir ses premières classes à la rentrée de septembre 1999 et être reconnue par les pouvoirs publics (malgré son faible nombre d’élèves, à l’époque) car elle était une section (de type 4) d’une école préexistante (L’École Escale). Après avoir loué quelques locaux à Ottignies (rue de Renivaux dans l’ancien couvent des Sœurs de Béthanie) et, ensuite, le nombre d’enfants ne cessant d’augmenter au fil des années, dans un bâtiment d’Electrabel, rue du Monument, l’asbl Escalpade a décidé de construire son propre bâtiment à Louvain-la-Neuve : juste à côté de la Ferme équestre qui pratique l’hippothérapie dont bénéficient notamment les enfants d’Escalpade.

En septembre 2005, le nouveau bâtiment a pu être inauguré à la grande satisfaction de tous : vingt huit enfants pouvaient intégrer un lieu parfaitement adapté dû au Bureau d’architecture Wastchenko & Jongen dont l’un des membres, Benoît Dangoisse, s’est particulièrement investi dans la recherche de dispositifs appropriés au handicap des jeunes élèves. Conçues pour recevoir une quarantaine d’enfants, les classes en abritaient plus de cinquante à la rentrée scolaire de 2009 au point que l’école — ayant constitué entretemps son propre Pouvoir organisateur distinct de celui de L’École Escale — envisage d’agrandir le bâtiment en construisant sur le terrain contigu que l’Université met à sa disposition.

En attendant, une section secondaire créée à Limal (à nouveau grâce à L’École Escale et son directeur [Christian Lieutenant]) accueillent, dans les locaux de l’ancienne école fondamentale « Le Gai Savoir », une quinzaine de jeunes devenus les « grands d’Escalpade » (enseignement secondaire de type 4, formes 1 et 4).

Lorsque vous emprunterez le « chemin de l’Escalpade », arrêtez-vous un instant pour y remarquer quelques détails d’architecture : réalisées et offertes par le céramiste Christian Van Parys, les gargouilles prêtes à rejeter le trop-plein d’eau des toitures plates ; sous le préau d’entrée, la « première pierre » en forme de bas-relief proclamant le slogan d’Escalpade : « Une école spéciale pour des enfants… exceptionnels ! » (au dos de la première pierre, est gravé le prénom d’un très jeune élève, Pierrom, qui n’a pas survécu à son handicap mais qui reste ainsi inscrit dans les murs de l’école comme il demeure serti dans nos cœurs !). Dans le « jardin de récréation », la cabane hexagonale qui a été réalisée pour durer (en chêne et en châtaignier) par Vincent Kervyn, qui en a fait don à l’école suite à l’aimable intercession de Françoise-Florence Michel.

Faire l’école buissonnière dans une ville née pour l’enseignement et dédiée à l’étude ? Bigre. Est-ce permis ? Oui, mais à une seule condition : ne pas omettre de baguenauder par le « chemin de l’Escalpade » en se rappelant que tous les enfants ont un droit égal à la scolarité.

J. Laffineur.

              

              

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