Les rues de LLN
rue Maurice Grevisse
Grevisse
Grevisse (rue Maurice) G5
Conseil communal du 21 mars 2003.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème de la littérature belge de langue française.
* Thème du passé universitaire.
* Thème des sciences humaines.
Une partie du quartier des Bruyères voué aux arts est dédiée aux « écrivains » belges de langue française. Parmi eux, on trouve également quelques spécialistes de la langue. Si Grevisse n’a jamais enseigné à l’Université, il avait néanmoins confié après sa mort la poursuite de son célèbre Bon Usage à son gendre, André Goosse, qui lui, y enseignait, et a depuis brillamment repris le flambeau : la quatorzième édition est sortie fin 2008.
* Né à Rulles dans une famille d’artisans, destiné à tirer le soufflet de la forge, Maurice Grevisse (1895-1980) devint pourtant instituteur à Florenville, puis docteur en philosophie et lettres à l’Université de Liège. Il enseigna à l’école normale de Malonne, puis donna cours jusqu’en 1957 aux futurs officiers de carrière.
Chargé un jour par un éditeur namurois de refondre un manuel de grammaire française, il décida de faire œuvre originale, rassembla les faits de langue qu’il avait observés chez les auteurs les plus divers et publia en 1936 un Bon Usage. Cours de grammaire française et de langage français en concordance avec la 8e édition du Dictionnaire de l’Académie française. Le succès fut immédiat en Belgique, auprès des grammairiens comme auprès du grand public ; il ne fut pas moins considérable en France, à la suite des recommandations d’André Gide (qui fit pour la notoriété du grammairien ce qu’il fit pour Michaux et Simenon…).
Cet ouvrage, considéré par Robert Le Bidois comme « la meilleure grammaire française », Maurice Grevisse ne cessa jamais de le perfectionner. En un demi-siècle, on a vu la langue française évoluer de manière parfois étonnante, l’attitude des locuteurs se modifier, les situations de communication se diversifier. Au fil du temps, les lecteurs ont pu vérifier combien ce projet intellectuel gardait sa grande originalité et sa grande sagesse.
Devenu en 1986, grâce au travail d’André Goosse, Le Bon Usage. Grammaire française, l’ouvrage de Maurice Grevisse ne mentionne plus depuis longtemps sa « concordance avec la 8e édition du Dictionnaire de l’Académie française », car, comme le dit André Goosse : « celui qui veut vraiment observer l’usage se met assez vite en discordance avec l’Académie française. Grevisse, conservateur de tempérament, a été amené, par son observation scrupuleuse des faits, à devenir une sorte de révolutionnaire, un révolutionnaire timide, un révolutionnaire malgré lui, voire un révolutionnaire à son insu ».
J. Carion