Les rues de LLN
avenue Victor Horta
Horta
Horta (avenue Victor) [abandonné, G4-F4]
Horta (place Victor) G4
Horta (rue Victor) G4-F4
Conseil communal du 17 mai 1977 (avenue) et du 28 juin 1993 (place et rue).
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème du patrimoine européen et universel.
* « Place » et « rue Victor Horta » rappellent cet architecte et décorateur belge qui fut, avec Van de Velde, le principal créateur du style Art Nouveau et un des pionniers de l’architecture moderne. [PV 25]. L’« avenue », initialement prévue, a été concrétisée en une « place » et une « rue ».
* Victor Horta, architecte et décorateur, pionnier de l’architecture moderne, est né à Gand en 1861. À la charnière du XIXe et du XXe siècle, c’est une figure de proue du style Art Nouveau. Il étudie d’abord la musique au Conservatoire de Gand (1873), puis s’oriente vers l’architecture, d’abord à l’Académie de Gand (1874-1877). Après un séjour à Paris dans l’atelier de l’architecte Jean Dubuysson (1878-1880), il revient en 1881 se former à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il travaille dans l’atelier d’Alphonse Balat à Bruxelles (1884-1885), puis se met à son propre compte jusqu’en 1915. Pendant la Première Guerre mondiale, il vit à Londres (1915) puis aux États-Unis (1916-1918). Il revient travailler à Bruxelles à partir de 1918. Il enseigne l’architecture dans plusieurs établissements, notamment à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, et occupe différentes fonctions officielles. Après avoir reçu de nombreux prix et distinctions honorifiques, il meurt à Bruxelles le 11 septembre 1947.
La construction de l’Hôtel Tassel à Bruxelles en 1893 marque le début de son évolution. Réagissant contre l’académisme en architecture et contre les canons en vigueur dans les arts décoratifs, il innove en plusieurs domaines : emploi des matériaux nouveaux (fer, nervures métalliques) ; structures apparentes ; réflexion sur l’habitat et remaniement du plan habituel de la maison ; couvertures translucides (verrières colorées) ; recherche de la dissymétrie ; articulation de l’intérieur et de l’extérieur de l’habitation ; transfiguration du décor végétal ; exploration des possibilités des lignes ondoyantes et sinueuses (ligne en « coup de fouet », style anguille) ; recherche d’un fonctionnalisme intégrant le décor à la structure ; invention de solutions inédites. Avec l’Anversois Henry Van de Velde (1863-1957) et le Liégeois Gustave Serrurier-Bovy (1858-1910), Horta a contribué puissamment à la mise en œuvre des tendances novatrices de l’Art Nouveau. Par la suite, comme on peut le voir avec le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (1922-1928), son style évolue vers davantage de sobriété, passant du stade « végétal » au dépouillement.
On lui doit la conception de maisons privées mais aussi de magasins et de bâtiments publics officiels. Situons dans le temps quelques-unes de ses œuvres. À Bruxelles : l’Hôtel Solvay en 1895-1900 ; la Maison du Peuple en 1896-1899 ; l’Hôtel Aubecq en 1899 ; l’Hôtel Dubois en 1901 ; les grands magasins À l’innovation, rue Neuve, en 1901 (détruits dans l’incendie de 1967) ; le magasin Waucquez en 1903 ; la Gare centrale depuis 1913, avec des modifications de Dubrunfaut jusque 1952 ; le Palais des Beaux-Arts, de 1922 à 1928. À Tournai, Le Musée des Beaux-Arts de 1903 à 1928. À Francfort, le Grand Bazar en 1903. Il a publié : Considérations sur l’art moderne, Bruxelles, 1925 ; L’enseignement architectural et l’architecture moderne, Bruxelles, 1926.
Bibliographie : F. Aubry, L’œuvre de Victor Horta dans l’Entre-deux-guerres, dans L’architecture Art déco. Bruxelles. 1920-1930, Bruxelles, 1996, p. 97-105 ; Contemporary Architects, Londres, sous la dir. de M. Emanuel, 1980, p. 375-377 ; R. Delevoy, Victor Horta, Bruxelles, 1958 ; DHB ; DSLA ; DB ; GR2 ; S. Henrion-Giele, Victor Horta, Bruxelles, 1973.
J. Pirotte
→ Art Nouveau.