Les rues de LLN
rue Maurice Maeterlinck
Maeterlinck
Maeterlinck (rue Maurice) G5
Conseil communal du 24 février 1997.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème de la littérature belge de langue française.
Une partie du quartier des Bruyères voué aux arts est dédiée à la littérature française de Belgique [PV 42].
* Né à Gand et mort dans son domaine d’Orlamonde près de Nice, Maurice Maeterlinck (1862-1949), qui reçut en 1911 le prix Nobel de littérature, fut poète, dramaturge et essayiste [PV 42].
Avec les Serres chaudes, publiées en 1899, le poète donna d’emblée au symbolisme une de ses œuvres les plus marquantes : dans ces poèmes, chaque vers est une vision et chaque vision un instantané dramatique emporté dans une ronde obsessionnelle d’images fabuleuses et pleines de langueur.
La même année parut La princesse Maleine, dont Octave Mirbeau déclara — non sans créer un certain malentendu — qu’elle était « supérieure en beauté à ce qu’il y a de plus beau dans Shakespeare ». Dans cette première pièce, Maeterlinck mit en place une esthétique du vide et porta à la scène, avec une étonnante modernité, ce qui se dérobe à la représentation. Il ne fit pas autre chose dans les pièces qui suivirent, faites de litanies qui tentent de manière lancinante de percevoir les forces obscures et de dire une inquiétude essentielle : Les Aveugles, La mort de Tintagiles et la plus connue de toutes, Pelléas et Mélisande (qui suscita la créativité musicale de Debussy, de Fauré et de Schönberg…).
C’est à ce qui ne peut se nommer que s’attache également l’essayiste dans Le Trésor des humbles où il commenta les auteurs qu’il avait traduits, Ruysbroeck, Novalis et Emerson, et où il tenta d’approcher les limites de l’esprit humain. Après cet essai qui fait l’apologie du silence intérieur, Maeterlinck se mit à essayer d’élucider l’irrationnel (La mort, Le grand secret, La vie de l’espace…) et, composant des livres de nature (La vie des abeilles, La vie des termites, La vie des fourmis) il donna au monde qu’il contemplait plus qu’il ne l’observait, une nouvelle dimension poétique.
Bibliographie : M. Maeterlinck, Pelléas et Mélisande [1892] (Espace Nord, n° 2), Bruxelles, Labor, 1983 ; Id., Le trésor des humbles [1896] (Espace Nord, n° 30), Bruxelles, Labor, 1986 ; G. Compère, Maurice Maeterlinck, Bruxelles, 1998.
J. Carion