Les rues de LLN
rue Albert Mockel
Mockel
Mockel (rue Albert) G5-H5
Conseil communal du 28 mai 2002.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème des littérateurs wallons ou régionalistes.
* Thème de la littérature belge de langue française.
* Thème du patrimoine wallon.
Une partie du quartier des Bruyères voué aux arts est dédiée à la littérature française de Belgique [PV 40]. Dans le cas de Mockel, il s’y ajoute une dimension patrimoniale wallonne d’importance, puisque c’est lui qui, en donnant à sa revue symboliste le nom de « La Wallonie » (1866-1892), en popularisa définitivement le nom. Il fut, entre autres, un des premiers militants régionalistes wallons et l’auteur, en 1919, d’une proposition de réforme de l’État qui allait dans le sens de celle de Léon Troclet.
* Né à Ougrée en 1866, Albert Mockel († 1945) fit des études de droit et fonda, lorsqu’il avait vingt ans, une revue littéraire, La Wallonie. Il s’y montrait en opposition avec la Jeune Belgique qu’il estimait trop parnassienne, trop « bruxelloise » et trop « flamande » ; à la notion unitariste et chimérique d’« âme belge » il substitua le dualisme culturel et se donna comme objectif de mettre en lumière les caractères particuliers de l’âme wallonne : « la faire mieux comprendre et mieux aimer, tel était notre premier programme ». Mais dans cette revue et dans ses différents essais, Albert Mockel élabora petit à petit une esthétique poétique qui croise les théories musicales, la conception mallarméenne du langage et les grands thèmes du romantisme allemand.
Installé à Paris, il publia plusieurs ouvrages, dont ses Propos de littérature (1894) dans lesquels il développa une conception du symbole et de la pluralité des interprétations qui annonce les théories modernes de l’œuvre « ouverte » ; il collabora à de nombreuses revues ; il consacra une part importante de son temps à faire reconnaître en France la littérature belge — et notamment les œuvres de Charles Van Lerberghe, d’Émile Verhaeren et de Max Elskamp — et à animer, lui qui écrivit le Chant de la Wallonie, la section parisienne des Amis de l’art wallon.
Revenu en Belgique à la fin de sa vie, il devint conservateur du musée Wiertz puis mourut en 1945 en laissant dans l’histoire de la littérature le souvenir marquant de son rôle d’animateur, de critique et de théoricien.
Bibliographie : M. Otten, Albert Mockel. Esthétique du symbolisme, Bruxelles, 1962.
J. Carion