Les rues de LLN
rampe du Parnasse
Parnasse
Parnasse (rampe du) G5
Conseil communal du 28 mai 2002.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème de la littérature belge de langue française.
Allusion à la montagne de Phocide consacrée aux Muses, la « rampe du Parnasse » est destinée à célébrer tous les poètes [PV 42].
Elle joint l’« avenue des Arts » (dans le prolongement de la « rue du Bois-du-Luc ») à la « rue des Poètes », axe central du sous-quartier des Bruyères consacré au thème de la littérature belge de langue française. Comme les premiers plans d’aménagement prévoyaient à cet endroit un escalier et non une rampe, il fut d’abord question d’un « escalier du Parnasse ».
* Cette montagne de Phocide, considérée comme le séjour symbolique des poètes, donna son nom à un groupement de poètes créé vers le milieu du XIXe siècle autour de Leconte de Lisle. Il s’agit moins d’une école que d’une fraternité d’esprits. Hérédia, Villiers de l’Isle-Adam, Mendès, Coppée et d’autres, malgré les différences de leurs tempéraments, partageaient une même admiration pour le pessimisme de leur aîné, sa hantise du néant. Ils avaient en commun une haute conception de la poésie, éprouvaient leur don comme une grandeur et une souffrance, et se réfugiaient volontiers dans une Grèce antique lumineuse (et conventionnelle). Convaincus que la beauté d’un poème doit moins à l’inspiration qu’à la structure, moins au sentiment qu’à la mise en forme exigeante d’un langage, ils imposèrent dans l’art de la versification le respect du travail et de la règle.
L’influence du Parnasse ne s’éteignit qu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, au moment où finit véritablement le XIXe siècle et où s’effacèrent les règles de la prosodie…
En 1887 parut un Parnasse de la Jeune Belgique qui regroupait dix-huit auteurs (parmi lesquels figurait Maurice Maeterlinck qui y donnait l’image d’un poète baudelairien, décadent et fiévreux). Un tel titre ne signifiait nullement que la Jeune Belgique ait voulu présenter là une réplique du Parnasse français ; il fut choisi, dit-on, « parce que le mot est plus joli qu’anthologie, que chrestomathie, que recueil, voilà tout »… En dépit de cette mise au point et de la présence de textes qui devaient beaucoup au symbolisme, ce volume fait apparaître une fascination pour la netteté et la clarté de la langue qui accuse l’aspect rhétorique d’une entreprise encore dominée par l’esthétique parnassienne.
J. Carion
→ Arts ; Bois-du-Luc ; Maeterlinck ; Poètes.