Les rues de LLN
rue des Postainiers
Potstainiers
Potstainiers (rue des) [en projet, E5]
Conseil communal du (/)
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème des métiers traditionnels de Wallonie.
« Rue des Potstainiers » fait allusion à une technique de création d’objets en étain pratiquée en Wallonie.
Il s’agit d’un toponyme prévu pour la rue devant joindre la « place du Couchant » à la « rue Redouté » et qui n’existe pas encore.
* Dans les villes d’Ancien Régime, les artisans de l’étain ou étainiers comptaient en leurs rangs des batteurs d’étain, qui façonnaient les objets par battage au marteau, et surtout les potiers d’étain, dits aussi pintiers d’étain ou, à Huy, potstainiers. Ceux-ci coulaient l’étain fondu dans des moules en fer, et après les soudures éventuelles, ils finissaient les objets au tour. Enfin, les pièces étaient marquées par divers poinçons : poinçon de ville pour indiquer le lieu d’origine, poinçon d’aloi pour indiquer la teneur en métal, poinçon du maître en tant que signature personnelle. Rien n’était négligé pour garantir la marchandise. Un atelier de potier d’étain avec ses outils, ses moules et ses objets est conservé à Liège, au Musée de la Vie wallonne.
Les potiers d’étain formaient des corporations bien attestées depuis le XVe siècle, voire le XIVe : on les connaît à Mons, Ath, Namur, Liège, Gand et Bruges, puis à Bruxelles, Malines, Tournai, etc. À partir de Bruges, où arrivait l’étain d’Angleterre, et surtout de Cornouaille, la matière première partait dans les diverses villes. De petits ateliers y façonnaient toutes sortes d’objets pour la vie quotidienne : assiettes, plats, cruches et cannettes... La vaisselle en étain c’était, en quelque sorte, l’argenterie du pauvre. Si ces objets ont peu survécu, parce que refondus après usage, on les voit souvent représentés dans les tableaux de tavernes et d’intérieurs de maisons dont abonde la peinture des XVIe et XVIIe siècles. Parfois aussi, on y observe des objets plus prestigieux, telles les cimaises, longues cruches fuselées pour servir le vin d’honneur. Après le XVIIe siècle, le recours à l’étain fléchit : commence alors sur les dressoirs le règne de la faïence.
Bibliographie : P. Boucard et F. Fregnac, Les étains. Des origines au début du XIXe siècle, Fribourg, 1978 ; S. Collon-Gevaert, Histoire des arts du métal en Belgique, Bruxelles, 1951 ; M. Lorenzi, La poterie d’étain à Liège, dans Revue des historiens d’art, des archéologues, des musicologues et des orientalistes de l’Université de l’État à Liège, t. II, 1983, p. 110-123 ; L. Nys, Un règlement de la corporation des potiers d’étain de Tournai (7 novembre 1678) conservé à la Bibliothèque municipale de Douai, dans Revue des archéologues et des historiens d’art de Louvain, t. XXVIII, 1995, p. 113-117.
B. Van Den Abeele