Les rues de LLN
rue de Namur
Namur
Namur (chemin de) [remplacé]
Namur (rue de) H4-H5
Namur (vieux chemin de) H3-H4-H5
Toponymes antérieurs à la création de Louvain-la-Neuve.
Toponyme repris tel quel à la tradition.
* Thème des toponymes traditionnels.
« Chemin de Namur » est un nom antérieur à la création de Louvain-la-Neuve, qui rappelle l’antique « chemin de Namur », antérieur à la Nationale 4, qui passait également par l’actuel « chemin de Gilly ».
L’« avenue Baudouin Ier » est construite principalement sur le tracé de l’ancienne « rue de Namur », dont le nom a été conservé pour sa dernière section (sur le territoire de Mont-Saint-Guibert). Le « vieux chemin de Namur » lui est parallèle. La section bordée d’arbres, à proximité de la ferme du Rédimé, a conservé une partie de la « drève » de tilleuls existant avant la création de la ville nouvelle.
* Namur, nom de la ville située au confluent de la Sambre et de la Meuse. Chef-lieu d’une province (depuis 1815) et capitale d’un comté avant 1795, Namur a donné son nom à l’une et à l’autre. Entre ces dates, sous le régime français (1795-1814), Namur devient le siège de la préfecture du département d’Entre-Sambre-et-Meuse. Depuis le 11 décembre 1986 (« décret Anselme »), « Namur, capitale de la Région Wallonne, est le siège du Conseil Régional Wallon », mais cela n’empêcha pas le gouvernement PSC-PRL de Melchior Watelet de se réunir à Bruxelles entre 1985-1988… Ce n’est que depuis octobre 2010, que Namur est officiellement « capitale » à part entière (également siège du gouvernement et de l’administration).
Au regard de celle des autres villes du pays, la taille de Namur n’a jamais été imposante : entre 14 et 15 000 habitants au XVIIIe siècle, un peu plus de 32 000 à la veille de la Première Guerre mondiale pour rester à peine à ce niveau au XXe siècle : un peu moins de 31 000 avant la fusion des communes de 1976.
La position géographique évoquée d’emblée explique la fixation d’un habitat dès le néolithique, son maintien sans discontinuité jusqu’à l’époque gallo-romaine, puis son développement médiéval dès le IXe siècle, selon le binôme classique pour de nombreuses villes belges voire européennes : commerce et fortifications qui assurent la sécurité des marchands et des bourgeois.
Cette géographie favorable induira malheureusement une position stratégique, surtout à deux pas de la France, l’ennemie héréditaire des Habsbourg d’Espagne et d’Autriche dont les futurs « belges » sont les sujets durant trois siècles : du début du XVIe siècle jusqu’à la fin du XVIIIe. Qui dit passé militaire, dit occupations et « misères de la guerre ». À un point tel que Namur porte le titre peu enviable de « ville la plus assiégée de Belgique ». Le siège et la prise de la ville par Louis XIV en 1692, puis la reconquête par les Anglais pour le compte des « alliés » trois ans plus tard, font partie de la Mémoire collective namuroise, au même titre que les bombardements meurtriers de 1914, de 1940 et de 1944.
Avant la première révolution industrielle, l’hinterland de la ville que constitue le « comté de Namur », n’est quasiment pas urbanisé. En faisant porter naturellement les regards vers Liège et sa principauté, un État distinct des Pays-Bas méridionaux, la Meuse est sans conteste une « artère de circulation et de commerce » qui mène aux Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) et à la Mer, centre de commerce international, surtout depuis le XVIIe siècle. Mais, en raison du système féodal ambiant et surtout de l’existence de cette frontière principautaire, la Meuse est truffée de nombreux péages (winages), particulièrement entre Revin et Andenne. Ces « douanes », comme on dira plus tard, brident un développement commercial pourtant promis par la géographie physique.
À une faible densité démographique, il faut ajouter une pédologie moyenne voire peu favorable à de hauts rendements agricoles comme en disposent les provinces plus septentrionales. Si l’on classe les provinces belges sur base de ces deux paramètres en 1846, période où l’on perçoit encore l’écho de l’Ancien Régime agraire, la province de Namur est en bas du tableau, précédant de peu celle du Luxembourg, au coude-à-coude avec le Limbourg.
Il n’est pas étonnant, dès lors, qu’on y retrouve très tôt un type de pré-industrie, caractéristique des terres wallonnes au sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, rurales et peu urbanisées. En effet, l’ancienneté de la sidérurgie est attestée par les forges et les « ferrons » qui reçoivent des « privilèges » de leur comte, déjà en 1345. L’industrie du cuivre aussi (dinanderies) est ancienne dans le baillage de Bouvignes. Dès le XIIIe siècle au moins, face à Dinant la rivale en cette matière, puisque celle-ci ressortit à la principauté de Liège. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la verrerie et la cristallerie complètent le paysage préindustriel.
Même si en 1811 Namur voit s’établir la première sucrerie belge, ni la ville ni la province ne seront touchées par la révolution industrielle : l’industrie verrière et les cristalleries qui se maintiennent puis se développent au XIXe siècle ne sont pas des foyers où se concentre un nombreux prolétariat.
Namur n’a jamais été une ville industrielle. Mais elle a toujours été, outre la fonction militaire que la forteresse a déjà permis d’évoquer, le siège des institutions administratives, judiciaires et religieuses et la résidence de leur personnel nombreux et de qualité : le « Conseil » provincial de justice et les « États » sous l’Ancien Régime (avant 1795), les autorités du diocèse de Namur depuis 1559, la préfecture sous le régime français, etc. Et comme toute ville qui se respecte en Belgique, elle a abrité dans ses murs les maisons de nombreuses communautés religieuses créées notamment dans l’emballement de la contre-réforme : jésuites (1596), capucins (1604), dominicains (1648), etc. Ce qui suit n’est pas sans lien : la ville est aussi un lieu d’enseignement, à tous les niveaux, y compris aujourd’hui d’enseignement universitaire. De tous ces points de vue, l’impact de la ville sur la campagne environnante est immense.
De son passé médiéval, la mémoire collective et le folklore ont conservé « le jeu des échasses » et « les échasseurs », cités dans un texte de 1411 déjà. Puisqu’on termine par le folklore, comment ne pas rappeler l’hymne officiel de la ville depuis 1857, « Li Bia Bouquet », composé en 1851 par Nicolas Bosret.
Bibliographie : M.-S. B[ouchat] et P.-P. D[upont], Namur, dans Communes de Belgique. Dictionnaire d’histoire et de géographie administrative, t. II, p. 1070-1073 ; J. Bovesse et F. Ladrier, À travers l’histoire du namurois, Bruxelles, 1971.
M. Dorban
→ Bia Bouquet ; Dinandiers ; Wallonie.
- Chemin de Namur
Isolé :
(?), « chemin de Namur » [PCO]
Déterminé :
1722, « la campagne de Lauzelle sous Neusart dite le mespellier tendant vers Nil Piereux amont au grand chemin de Namur descosse aux terres de Florival » [AGR, GSN, n° 381, acte n° 4, D Martin] ; 1742, « grand chemin de Namur » [AGR, GSN, n° 384, acte n° 5, D Martin].
1754, « au vieux grand chemin de Namur » [AGR, GSN, n° 3871, acte n° 3, D Martin].
1846, « vieux chemin de Namur aux Bruyères » [ACV‑Ott] ; 1981, 1987, « vieux chemin de Namur » [REUL ; InforV].
I. Lejeune