Les rues de LLN
place de l'Hocaille
Hocaille
Hocaille (place de l’) D3
Hocaille (porte de l’) C3-D3
Hocaille (quartier de)
Hocaille (rue de l’) D3-D4-D5
Conseils communaux des 3 octobre 1973 (place et rue) et 23 juin 1992 (porte).
Toponyme traditionnel.
* Thème des toponymes traditionnels.
Bien avant l’existence de Louvain-la-Neuve, l’ancienne entité d’Ottignies était composée, outre le village, de neuf hameaux : la Baraque, le Blanc Ry, le Blocry, les Bruyères, la Croix, Franquenies, le Petit Ry, Pinchart et le Stimont. Trois de ces hameaux — qui subsistent toujours dans la toponymie ottintoise – ont donné leur nom à des quartiers de la ville nouvelle (le quartier du Biéreau, le quartier de l’Hocaille et le quartier des Bruyères) et deux à des sous-quartiers (le quartier de la Baraque et le quartier de Blocry).
Lorsqu’il fut décidé (en 1992) [PV 35] de nommer les accès intra-urbains à partir des boulevards extérieurs (antérieurement qualifiés d’« avenues »), on pensa un moment utiliser des toponymes descriptifs : la « porte du Biéreau » eût ainsi désigné la voie d’accès au quartier du Biéreau. Sur le « boulevard Baudouin » cependant, les trois portes donnaient toutes accès au « Biéreau ». La Commission a donc proposé de les désigner du nom de la voirie à laquelle elles donnaient accès. Au « boulevard de Lauzelle », par contre, les noms de « porte de Lauzelle-Quatre-Vents », « porte de Lauzelle-Vallon » et « porte de l’Hocaille » sont appropriés. Tandis que ce terme de « porte » était adopté (en fait au départ des « boulevards Baudouin Ier » et « de Lauzelle »), celui de « carrefour » était alors réservé « aux accès à des voiries primaires de desserte urbaine à partir des RN 4 et 238 ».
* Le lieudit Hocaille, en wallon Okaye, est présent à plusieurs exemplaires dans le centre du Brabant wallon (voir ci-dessous). C’est un dérivé, au moyen du suffixe à valeur collective ‑aille (latin ‑alia), d’un mot féminin hok « épine (arbrisseau) », ayant vécu anciennement dans le wallon du Brabant et subsistant seulement en toponymie. Ce terme ancien hok représente le moyen néerlandais hocht « buisson, hallier ». La hocaille devait donc être à l’origine un « buisson d’épines » [DBR, XVII, p. 131-137 ; FEW, XVI, p. 258-259 ; WAV, XXVIII, p. 101].
Lors de la création du site, le lieudit n’était plus guère employé dans l’usage oral, mais il figurait encore dans des sources écrites, notamment sur des cartes, sous la forme Occaie, forme très ambiguë qui aurait pu entraîner une altération de la prononciation. Pour cette raison, la Commission de toponymie a proposé une graphie claire dans le système orthographique du français : la finale ‑aille ne peut être prononcée ‑èy. Le mot étant d’origine germanique, il convenait de rétablir le h initial. Normalement, l’élision ne pouvait se faire et le quartier aurait dû s’appeler quartier de la Hocaille [D 16 octobre 1972, 18 octobre 1972 ; PV 7] ; l’usage en a décidé autrement et c’est la forme avec élision qui s’est imposée, quartier de l’Hocaille, probablement sous l’influence du wallon et du français de la région qui ont perdu la valeur du h aspiré.
- Hocaille : wallon Okaye
Isolé :
1773, 1787, « aux hocails sous Ottignies » [AGR, GSN, n° 1543, 1547, D Martin ; WAV, XXI, p. 80] ; 1773, « une pièce de terre aux occaie sur la campagne Blocry » [OTA, p. 184] ; 1779, « 3 jours de terre et bois, nommés la hocquaille » [AGR, GSN, n° 1545, D Martin ; WAV, XXI, p. 80 ; OTA, p. 184] ; 1981, « l’Hocaille » [IGN].
Déterminant :
1830, 1846, 1860, 1865, (?), « campagne de occaie » [OTA, p. 145 ; ACV‑Ott ; Popp‑Ott ; CTB ; LLNE, p. 63 ; PlanG] ; 1846, « campagne d’occaie » [ACV‑Ott] ; 1863, « campagne d’occaïe » [T&W‑W, p. 138] ; 1972, « campagne del occaie » [IGM]. « Campagne d’occaie » désignait une partie de la campagne de Blocry qui s’étendait entre la campagne d’Ottignies et celle de Lauzelle. Par la suite, les habitants l’appelèrent « Grand Champ » [D 6 octobre 1972 ; OTA, p. 170]. Les témoins interrogés ne connaissent pas le nom « campagne de Occaie » bien qu’il soit encore attesté sur les cartes du XXe siècle. Ils nomment cet endroit le « long tchamp ».
Autres formes :
Ce toponyme existe aussi à Archennes : 1442, « le Hokaille » ; 1459, « terre situm super Rivum, dictum del Heykey » ; 1575, « alle hockaille » [WAV, XXVIII, p. 101] ; 1628, « champ du Hoqualé ou la Hoquaile » [T&W‑W, p. 189] ; 1646, « en lieu dict la hoccaille » ; 1655, 1724, 1780, « hockaille » [WAV, XXVIII, p. 101] ; 1728, « campagne del Locquaille ou Hocquaille » [T&W‑W, p. 189] ; 1730, « sur la hocaille » ; 1779, « commune de la Hocquaille » [WAV, XXVIII, p. 101] ; 1863, « bruyère, bois, drève de la Hoccaille » [T&W‑W, p. 189]. On trouve aussi « la Hoccaille », à Grez-Doiceau et à Bossut ; « la Hokaille », à Opprebais et « à l’Ocquaie », en 1777, à Limal [WAV, XXVIII, p. 101].
I. Lejeune