Les rues de LLN

place du Bia Bouquet

place du Bia Bouquet
1348
Louvain-la-Neuve

Bia Bouquet

Bia Bouquet (chemin du)            C6

Bia Bouquet (cours du) C6

Bia Bouquet (place du) C6

Conseils communaux des 9 novembre 1976 (place) et 16 septembre 1980 (cours).

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème du folklore et des traditions populaires de Wallonie.

Le thème du folklore et des traditions populaires a parfois débordé du quartier de l’Hocaille. « Cours du Bia Bouquet » et « place du Bia Bouquet », qui rappellent le chant populaire namurois Li bia bouquèt, honorent un des habitants les plus célèbres du quartier, Michel Woitrin ( 2008), dont l’attachement à sa ville natale, Namur, était bien connu. Bien qu’il existe une plaque de rue « chemin du Bia Bouquet », celui-ci n’a pas d’existence légale et les personnes domiciliées sur ce « chemin » le sont en fait sur le « cours ».

Généralement, la Commission a choisi, pour les toponymes, les formes françaises des déterminants, plutôt que les formes dialectales, afin d’éviter les difficultés pour les usagers et de se conformer aux souhaits de la Commission royale. Cependant, la forme namuroise a été maintenue dans « bia bouquet » (plutôt que « beau bouquet »), car cette chanson est très connue dans la région : cet air a même été joué au carillon de Louvain-la-Neuve, toutes les heures. De plus, le titre de la chanson est en wallon namurois (parlé aussi dans le Brabant wallon) et il ne contient aucune suite phonique et graphique inconnue en français. Malgré tout, la graphie a été francisée et l’on n’a pas introduit l’accent grave sur le e de la syllabe finale comme l’aurait demandé l’orthographe wallonne.

* Li bia bouquèt fut composé — paroles et musique — par le chansonnier namurois Nicolas Bosret en 1851 et interprété en public l’année suivante sous le titre primitif Li Bouquèt dèl mariée. L’auteur, aveugle dès l’enfance, musicien et poète, membre du « Cabinet des Mintes » puis de « Moncrabeau » comme son ami Charles Wérotte, dirigea l’orchestre excentrique des quarante Molons pendant plusieurs années. Li bia bouquet connut directement un succès triomphal à Namur, à tel point qu’il fut adopté dès 1856 comme « chant officiel namurois » par le Conseil communal, puis même comme « chant national namurois ». Ce chant emblématique est encore interprété aujourd’hui dans toutes les fêtes, officielles ou familiales, à Namur et dans sa province.

Bibliographie : L. et P. Maréchal, Anthologie des poètes wallons namurois, Namur, 1930, p. 53 ; Molons èt Rèlîs Namurwès. La littérature dialectale à Namur de Charles Wérotte à Joseph Calozet, 1968, p. 12-13 ; A. Maquet, La chanson et la poésie wallonnes au XIXe siècle, dans Wallonie , t. II, p. 470 et 471 ; F. Rousseau, Propos d’un archiviste sur l’histoire de la littérature dialectale à Namur, dans Les Cahiers wallons, 1964, p. 95-98.

J. Germain et I. Lejeune

→ Molons.

  

Classé dans : Lauzelle