Les rues de LLN
place Sainte-Barbe
Sainte‑Barbe
Sainte‑Barbe (auditoires) E8
Sainte‑Barbe (parking) E8
Sainte‑Barbe (place) E8
Domaine universitaire (auditoires et parking). Conseil communal du 27 juillet 1972 (place).
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème du folklore et des traditions populaires de Wallonie.
* Sainte Barbe (variantes : Barbara, Varvara) : vierge et martyre fêtée le 4 décembre. On ne sait rien d’historiquement certain à son sujet. La légende la fait vivre près de la mer de Marmara en Asie mineure entre le IIIe et le IVe siècle, mais d’autres traditions évoquent l’Égypte ou Antioche. Cette jeune fille noble, séquestrée par son père Dioscure dans une tour à deux fenêtres, aurait fait pratiquer une troisième ouverture dans le mur pour manifester son adhésion au christianisme et sa foi en la Trinité. Refusant d’abjurer sa foi et d’épouser un païen, elle aurait été livrée par son père au juge, au moment des persécutions. La légende la met au centre de péripéties multiples : elle s’enfuit dans la montagne où un rocher s’entrouvre pour lui donner refuge ; dénoncée par un berger, elle est envoyée en prison, puis subit avec courage des tortures physiques et des mutilations ; enfin, elle est condamnée à être décapitée. Son père aurait tenu à exécuter lui-même la sentence, mais après le supplice celui-ci aurait été frappé par la foudre et réduit en cendres. La seule chose certaine c’est que son culte fut populaire en Orient dès le VIIe siècle et qu’il se répandit par la suite en Occident.
Traditionnellement, sainte Barbe est invoquée contre la foudre et la mauvaise mort en raison des circonstances de la mort de son père foudroyé. À partir du XVe siècle, en raison de cette protection contre la mort foudroyante, elle devint la patronne des gens soumis aux feux violents et aux explosions : artilleurs, artificiers, puis pompiers. Elle fut aussi choisie comme patronne des carriers maniant les explosifs et des mineurs menacés par les explosions du grisou… Ce patronage des mineurs dérive peut-être aussi de l’épisode du rocher qui s’entrouvre pour l’abriter au moment de sa fuite. Par ailleurs, l’épisode de la troisième fenêtre percée dans la tour lui a valu d’autres patronages : architectes et métiers de la construction (y compris les ardoisiers), mais aussi prisonniers. De même, sa réputation de protéger contre l’orage lui valut d’être choisie comme patronne des carillonneurs qui jadis sonnaient les cloches pour éloigner la foudre.
Ces nombreux patronages de métiers font d’elle une des saintes les plus populaires en divers pays d’Europe, notamment en France, Italie, Espagne, Allemagne. Dans la Wallonie minière et industrielle, elle fut très honorée comme protectrice de ces corps de métiers. À l’égal de saint Éloi pour les métiers du fer, Barbe est très populaire dans les milieux ouvriers et sa fête le 4 décembre donne souvent lieu à des réjouissances sur les lieux de travail. Elle occupe à ce titre une place de choix dans le folklore wallon. Ainsi, les houilleurs du Hainaut descendaient une statue de sainte Barbe au fond de la fosse ; à Chimay, elle était présente au « Serment des canonniers » ; à Stavelot, les ardoisiers et plafonneurs faisaient célébrer une messe en son honneur ; à l’Université de Louvain, les futurs ingénieurs des mines organisaient des festivités estudiantines. Dans l’iconographie, sainte Barbe est souvent représentée à côté d’une tour, tenant la palme du martyre. Parfois un canon ou des boulets rappellent son rôle de protectrice des artilleurs.
Bibliographie : A. Colignon, Dictionnaire des saints et des cultes populaires de Wallonie, Liège, 2003, p. 70-73 ; CPW, p. 458-460 ; H. Delehaye, Les légendes hagiographiques, 3e éd., Bruxelles, 1955, p. 33, 97, 105, 150 ; IAC, t. III-2, p. 169-177.
J. Pirotte