Les rues de LLN
parc scientifique Athéna
Athéna
Athéna (avenue) A5-A6-B5-B6
Athéna (parc scientifique)
Conseil communal du 25 novembre 1996.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème du patrimoine européen et universel.
C’est en 1995 qu’il a été décidé d’appeler les différents quartiers du parc scientifique du nom d’une personnalité de renommée internationale et qui soit, si possible, également le nom d’une artère du quartier. Ce qui fut fait ici [PV 40]. On a tenu compte à cet égard des souhaits des entreprises installées dans les « parcs scientifiques » (déterminé adopté à l’époque), qui désiraient des noms de scientifiques ou d’industriels connus sur le plan international et évitant une série de « problèmes ». Problème linguistique : « Frankignoul », par exemple, inventeur des « pieux Franki », était jugé trop difficile à prononcer pour des anglophones. Problème des marques de fabrique : « Ferraris », par exemple, auteur de la première carte d’état-major de « Belgique » (des Pays-Bas, sous le gouvernement autrichien) risquait d’entraîner la confusion avec la marque de voiture. Etc. [PV 43].
« Athéna » a été retenue parce que cette déesse de la mythologie grecque était la protectrice des sciences et de l’industrie.
* Athéna est la fille de Zeus, le maître des dieux de l’Olympe, et de Métis, sa première épouse, déesse de la Prudence. Sa naissance fut peu ordinaire : en effet, alors que Métis était enceinte, Zeus la dévora, de peur que l’enfant qu’elle portait ne le détrônât, mais le dieu fut alors pris de violents maux de tête et eut recours à l’aide d’Héphaïstos qui, d’un coup de hache, lui fendit le crâne, duquel sortit, en poussant un grand cri de guerre, Athéna, de taille déjà adulte, armée et prête au combat.
Ce récit éclaire fort bien la personnalité apparemment contradictoire d’Athéna, l’une des douze divinités de l’Olympe, qui fut vénérée par les Grecs à la fois comme déesse de la Guerre et comme déesse de la Sagesse, vertu qu’elle tenait de sa mère. Alors qu’Arès, également dieu de la Guerre, personnifiait la force brutale et irréfléchie, Athéna était le symbole de la raison et de l’intelligence calculatrice dans le combat. Le célèbre bas-relief du Ve siècle avant J.-C., intitulé Athéna pensive, est très significatif à cet égard : en effet, la déesse y est représentée casquée, la tête inclinée et le front posé sur sa lance, dans une attitude de profonde méditation. Ce sont ces qualités qui ont permis à Athéna de jouer un rôle actif dans l’épopée homérique : en effet, elle guide et soutient la plupart des chefs des Achéens pendant la guerre de Troie.
Athéna s’opposa à Poséidon pour la possession de l’Attique. Il fut décidé que celui des deux dieux qui produirait la chose la plus utile à la région serait victorieux. Poséidon frappa l’Acropole d’Athènes de son trident et en fit sortir un cheval (ou un petit lac d’eau salée, selon d’autres versions), tandis qu’Athéna offrit un olivier, symbole de richesse et de paix, ce qui lui assura la victoire. C’est surtout à Athènes, dont elle est la déesse éponyme, qu’Athéna fut vénérée : d’une part, le nom qu’y portait son temple le plus célèbre, le Parthénon, était une allusion à sa virginité (parthénos signifie en grec « jeune fille »); d’autre part, de grandes solennités religieuses, les Panathénées, étaient organisées à intervalles réguliers dans la cité et attiraient des visiteurs de la Grèce entière.
Athéna peut être considérée comme la personnification de la civilisation grecque : en tant que déesse de l’intelligence guerrière, mais aussi de la paix établie par la victoire, et par là des arts, des lettres et de la science créatrice, elle apparaît comme l’emblème d’une société qui a réussi à imposer sa culture au monde. Les Romains l’ont quant à eux identifiée avec Minerve.
Bibliographie : Encyclopédie des symboles, sous la dir. de M. Cazenave, Paris, 1996, p. 57-58 ; Dictionnaire culturel de la mythologie gréco-romaine, sous la dir. de R. Martin, Paris, 1992, p. 19-20 ; F. Graf, A. Ley, Athena, dans Der Neue Pauly. Enzyklopädie der Antike, sous la dir. de H. Cancik et H. Schneider, t. II, Stuttgart-Weimar, 1997, col. 160-167 ; P. Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, 7e éd., Paris, 1982, p. 57-58.
O. De Bruyne
→ Frankignoul.