Les rues de LLN

rue d'Aulne

rue d'Aulne
1348
Louvain-la-Neuve

Aulne

Aulne (rue d’) B6-G6

Conseil communal du 16 septembre 1980.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème du patrimoine religieux wallon.

On notera que les usagers, tout comme les cartographes, ne sont pas toujours conscients de la signification des toponymes. Certains noms sont interprétés de façon plus prosaïque : ainsi, d’aucuns ont transformé « rue d’Aulne » en « rue de l’Aulne », évoquant l’arbre.

* Aulne (Gozée, commune de Thuin).

À la demande de l’évêque de Liège, Henri de Leyde, Bernard de Clairvaux reprit, en 1148, une communauté de quelques clercs observant la règle de saint Augustin. L’évêque avait pourvu cette fondation, conduite par Francon de Meurville, de nombreux biens, dont certains furent refusés par Bernard parce que non conformes à l’esprit cistercien, comme les dîmes et les serfs.

Dix ans plus tard, une nouvelle charte du même évêque précisera la donation. Rapidement les biens d’Aulne s’étendirent jusqu’à Mons, Beaumont, Walcourt, la France.

Le XIVe siècle, époque du Grand Schisme d’Occident mais aussi de la peste noire et des famines, fut pour Aulne comme pour nombre d’autres abbayes une période de décadence. Mais à la fin du siècle et au début du suivant, l’abbaye s’était manifestement ressaisie. Un de ses moines, Jean de Gesves, fut au départ de la réforme des monastères féminins à partir de Marche-les-Dames. En 1414, il devenait abbé de Moulins où des moines, venus d’Aulne et de Villers, remplacèrent une communauté féminine défaillante. Ce furent encore des moines d’Aulne qui constituèrent, un peu plus tard, le noyau fervent des abbayes du Jardinet (1441) et de Boneffe (1461), elles aussi reprises aux moniales.

Le 25 mars 1586, des décrets publiés à Aulne par le nonce, sans doute à l’issue d’une visite, rappelaient quelques points de la discipline monastique. Il demandait, entre autres, qu’il n’y ait qu’un seul réfectoire et précisait les règles du jeûne et de l’abstinence.

Est-ce la querelle des observances au XVIIe siècle qui amena la communauté à distinguer deux réfectoires, celui du maigre pour les moines suivant la stricte observance et celui du gras pour les tenants de la commune observance ? Ou ceux-ci existaient-ils déjà auparavant comme semblent l’indiquer les décrets du nonce ? La présence de deux réfectoires à Aulne est le signe que les deux tendances ont dû coexister.

Au XVIIIe siècle, l’abbé Louant (1728) mettra en chantier d’importantes transformations. L’abbaye s’agrandit et plusieurs bâtiments furent reconstruits. L’abbé Gérard (1785) prendra le parti de la révolution brabançonne et le monastère servira de refuge à de nombreux adversaires du pouvoir autrichien. Herset, le dernier abbé, fut élu en 1790. En mai 1794, l’abbaye flambait et, en 1797, les moines furent dispersés. Avant de mourir, Dom Herset dicta, le 10 avril 1806, ses dernières volontés. Il demandait qu’après la mort des derniers moines, l’abbaye serve d’hospice pour les vieillards de Gozée. Le 24 juin 1808, Napoléon déclara ce testament valable. C’est ainsi qu’aujourd’hui encore une partie de l’ancienne abbaye sert de maison de retraite.

Bibliographie : DHGE, t. V, col. 667-670 ; MB, t. I, p. 329-342.

O. Henrivaux

              

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