Les rues de LLN
sentier du Cinq Cent Cinquantième
Cinq Cent Cinquantième
Cinq Cent Cinquantième (sentier du)
A3-B1-B2-B4-C4
Domaine universitaire.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème du passé universitaire.
« Sentier du Cinq Cent Cinquantième » a été attribué, en 1975, à un chemin du bois de Lauzelle pour commémorer le cinq cent cinquantième anniversaire de la fondation de l’Université de Louvain.
* Par une bulle du 9 décembre 1425, le pape Martin V autorisait l’érection à Louvain d’un studium generale dont les premiers enseignements furent dispensés en octobre 1426. En 1975, l’Université catholique de Louvain et la Katholieke Universiteit Leuven décidèrent de commémorer le 550e anniversaire de cette fondation et diverses manifestations et publications soulignèrent l’événement (cfr bibliographie). La question qui peut se poser ici est de savoir si les deux universités qui ont célébré cet anniversaire sont les héritières de l’institution médiévale dont elles entendaient honorer la mémoire et, partant, si cette commémoration était légitime. L’université fondée en 1425, en effet, fut supprimée en 1797, après l’annexion des Pays-Bas du Sud à la France, et de 1817 à 1835, Louvain fut, avec Liège et Gand, le siège d’une des trois universités d’État fondées dans les provinces méridionales du Royaume des Pays-Bas de Guillaume Ier. « Restaurée » à Malines en 1834 dans le contexte de la liberté d’enseignement proclamée par la nouvelle constitution belge, l’Université catholique ne s’installa à Louvain qu’en 1835, lorsque l’Université d’État — que le gouvernement belge estimait superflue — fut supprimée.
Un premier élément de réponse consiste à dire que, s’il n’y a pas eu de continuité de l’institution comme telle à travers cinq siècles et demi, il y a néanmoins eu continuité dans la présence d’une université à Louvain. Il y a cependant davantage. Restaurée en 1834 comme université libre, l’Université catholique de Louvain s’est délibérément inscrite dans le prolongement de l’institution médiévale, dont elle avait d’ailleurs hérité d’une partie des bâtiments. Fondée à l’initiative des évêques belges, certes, et non plus du pape, son érection fut néanmoins soumise par l’épiscopat à l’autorisation du Saint-Siège. D’autre part, dans le contexte de la sécularisation de l’enseignement supérieur du siècle passé, Louvain, par son caractère confessionnel nettement affirmé, apparaît comme une notable exception — elle fut longtemps la seule université catholique du monde —, plus proche du modèle d’Ancien Régime que du schéma habituel au XIXe siècle, exception faite des universités anglaises qui n’ont pas connu les ruptures du continent. Enfin, il faut rappeler que, au point de vue du droit ecclésiastique, il n’y avait pas eu, malgré une éclipse de 37 ans, d’interruption, et que l’université de 1834 apparaissait comme le prolongement légitime, dans le nouveau contexte constitutionnel, de l’institution médiévale.
Bibliographie : citons quelques publications commémoratives parmi les plus importantes : UL 1425-1975 ; Louvain. Musée communal. 550 ans de vie universitaire à Louvain. 31 janvier-25 avril 1976, Lembeke, 1976 ; Van Vicus Artium tot nieuwbouw. 550 jaar faculteitsgeschiedenis, Leuven, 1975.
L. Courtois
→ Université.