Les rues de LLN

rue de la Dyle

rue de la Dyle
1348
Louvain-la-Neuve

Dyle

Dyle (rue de la) [abandonné]

Conseil communal du (/).

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème des cours d’eau de Wallonie.

Lors de la construction de la zone de la « rue Charlemagne », la Commission proposa de développer l’évocation de la Wallonie à travers ses cours d’eau [PV 54]. Finalement, cette thématique n’a pas été retenue et on lui a préféré celle de la construction européenne : la « rue de la Dyle » s’est appelée « rue de Bologne » [PV OL 3 et 6]…

La Dyle (en néerlandais Dijle) est une rivière du bassin de l’Escaut, affluent du Ruppel, qui prend sa source à Houtain-le-Val. La superficie de son bassin versant est de 1 289 km2. Les principales villes traversées sont Court-Saint-Étienne, Ottignies Louvain-la-Neuve, Wavre, Louvain et Malines. Il est à noter que c’est notamment pour éviter le risque d’inondation de la Dyle qu’a été aménagé le lac de Louvain-la-Neuve, qui joue ici la fonction de bassin d’orage destiné à contenir les débordements du ruisseau de la Malaise.

Sous le Régime français, la Dyle donna son nom à un des « neuf départements réunis ». À la suite de la bataille de Fleurus (26 juin 1794), qui provoqua la retraite des troupes coalisées contre la France (Royaume-Uni, Autriche et Hanovre), cette dernière décida de l’annexion, le 1er octobre 1795, des Pays-Bas autrichiens, des principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy, ainsi que du duché de Bouillon. Les traités de Campo-formio (1797) et de Lunéville (1801) en confirmeront l’appartenance française. Ces nouveaux territoires furent d’emblée organisés en neuf départements ne correspondant que de loin aux anciennes principautés (l’intention était précisément de réduire les particularismes d’Ancien Régime). Le département de la Dyle, dont la préfecture était Bruxelles, comptait trois arrondissements administratifs : Bruxelles, Louvain, et Nivelles. Moyennant quelques adaptations, ces neuf départements serviront de cadres aux Provinces (ici, la Province du Brabant méridional) du Royaume des Pays-Bas (1815-1830), puis du Brabant du Royaume de Belgique. En 1995, à la suite des « accords de la Saint-Michel », l’ancienne province du Brabant, correspondant à l’ancien département de la Dyle, sera scindée en trois entités : Brabant flamand (chef-lieu : Leuven), Brabant wallon (chef-lieu : Wavre) et Bruxelles-Capitale. Le Brabant wallon correspond par ailleurs, à quelques nuances près, à l’antique « Roman Pays de Brabant ».

On notera que le nom de la Dyle est probablement l’un des plus anciens de la région, puisqu’il remonte à l’époque préhistorique. Comme la Gette et la Dendre (qui s’appelaient autrefois la Jauce et la Tenre), cette rivière porte un nom emprunté à date récente au flamand (ici Dijle). Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, elle s’appelait le Tî ou la Tile (en latin, Thilia ou Thila), nom passé à son affluent, la Thyle.

Bibliographie : La Belgique française, sous la dir. d’H. Hasquin, Bruxelles, 1993 ; S. Dubois, La Révolution géographique en Belgique. Départementalisation, administration et représentations du territoire, de la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle, Bruxelles, 2008 ; Géographie de la Belgique, Bruxelles, 1992 ; P. Godding, Brabant : du Duché médiéval aux nouvelles provinces, dans Louvain, n° 41, septembre 1993, p. 38-39 ; J.-N. Pecklers, La ΤΑΒΟΥΛΑ n’est-elle pas la Dyle ?, dans Revue belge de philologie et d’histoire, t. XLIV, 1968, fasc. 1, p. 67-80.

L. Courtois

→  Bologne ; Brabançons ; Brabant wallon ; Charlemagne ; Roman Pays.

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