Les rues de LLN
porte de l'Espinette
Espinette
Espinette (avenue de l’) E6-E7-F6-F7-G7
Espinette (porte de l’) G8
Conseils communaux des 17 avril 1973 (avenue) et 27 octobre 1992 (porte).
Nom créé à partir d’un toponyme traditionnel.
* Thème des toponymes traditionnels.
« Avenue de l’Espinette » fait référence à un lieudit qui se trouvait dans les environs immédiats. Au début de l’urbanisation du site, cette rue fut baptisée spontanément « route Poupier », du nom de l’entrepreneur qui y construisait les premières maisons de la ville nouvelle [PV 7]. Lorsqu’il fut décidé (en 1992) [PV 35] de nommer les accès intra-urbains à partir des boulevards extérieurs (antérieurement qualifiés d’« avenues »), on pensa un moment utiliser des toponymes descriptifs : la « porte du Biéreau » eût ainsi désigné la voie d’accès au quartier du Biéreau. Sur le « boulevard Baudouin » cependant, les trois portes donnaient toutes accès au « Biéreau » La Commission a donc proposé de les désigner du nom de la voirie à laquelle elles donnaient accès (ici, « porte de l’Espinette »). Au « boulevard de Lauzelle », par contre, les noms de « porte de Lauzelle-Quatre-Vents », « porte de Lauzelle-Vallon » et « porte de l’Hocaille » sont appropriés. Tandis que ce terme de « porte » était adopté (en fait, au départ des « boulevard Baudouin Ier » et « de Lauzelle »), celui de « carrefour » était alors réservé « aux accès à des voiries primaires de desserte urbaine à partir des RN 4 et 238 ».
* Le wallon èspinète est un diminutif de spène « épine », issu du latin spina au moyen du suffixe diminutif ‑itta. Il signifie « petite épine » ou « buisson épineux », sens qui est à l’origine du toponyme [FEW, XII, p. 178] ; DL ; DWFN ; LN, p. 58 ; BTD, XII, p. 298 ; WAV, XII, p. 115 ; WET, p. 44 ; NLB, p. 42 ; QSNL, p. 32].
Tirant argument du fait qu’à Uccle et Rhode-Saint-Genèse, deux lieux portent le nom de Grote Hut et Kleine Hut en néerlandais, et Grande Espinette et Petite Espinette en français, A. Carnoy croit que le mot espinette s’employait au sens de « petite cabane » en Wallonie [ONCB, p. 197]. Les collectes des dialectologues wallons ne confirment pas cette hypothèse.
- Espinette : wallon èspinète
Déterminant :
1664, « le champ de la Spinette midi au cortil al haye » [AGR, GSN, n° 1548, D Martin] ; 1676, « le champ al Espinette sous Ottignies », « le champ del Spinette vers Bierwau joindant aux terres dudit Bierwau » [AGR, GSN, n° 1534, D Martin ; OTA, p. 177].
Autres formes :
Ce toponyme est très fréquent dans les environs ; à Ottignies : 1655, « al Spinette au batty de Pinchart à la Chapelle Saint-Lambert » ; à Wavre ; 1553, « al spinette, près de Lauzelle » [AGR, NGB, n° 4887, WET, p. 44] ; 1620, « terre al spinette derrière Stadt » [AGR, AE, n° 5450, WET, p. 44] ; 1626, « l’Espinette sur la terre de la Chapelle Sainte-Elisabeth » [AGR, GSN, n° 2441, WET, p. 44] ; 1668, « campagne del spinette près de la Bawette » [AGR, NGB, n° 4141, WET, p. 44] ; 1710, « l’espinette, près du bois de la Pierre » [AGR, GSN, n° 2446, WET, p. 44]. On trouve encore ce lieudit à Bierges, « la spinette, bruyère » [T&W‑W, p. 167] ; à Mont-Saint-Guibert, en 1616, « Spinette du Dismaige » [WAV, IV, p. 98] ; à Court-Saint-Étienne, en 1831, « l’Epinette », « l’Espinette » [Ferraris ; T&W-W, p. 123] ; à Nethen, « à la spinette », « l’espinette » [BTD, XIII, p. 134] et à Chastre, en 1965, « champ de l’Espinette [TDF, p. 251].
I. Lejeune