Gheude

Gheude (cours Charles)      C6

Conseil communal du 16 septembre 1980.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

*   Thème des figures de nos régions.

*    Thème des littérateurs wallons ou régionalistes.

« Cours Charles Gheude » (1871-1956) évoque cet essayiste et poète nivellois, écrivant en langue française. C’est sur proposition de Valmy Féaux, à l’époque dans l’opposition au Conseil communal, que ce nom fut retenu : ce dernier s’étant étonné de ce « que les noms de rues de Louvain-la-Neuve, lorsqu’ils étaient attribués à une personnalité, l’étaient presque toujours à une personnalité appartenant à une même famille politique ou philosophique, le bourgmestre [Yves du Monceau] répliqua aussitôt : ‘faites-moi une proposition’ ». Pris de court, Valmy Féaux lui répondit par le premier nom qui lui venait à l’esprit, celui de Charles Gheude, docteur en droit de l’Université libre de Bruxelles, membre du Parti ouvrier belge (1893), conseiller provincial (1898) et député permanent de la Province du Brabant (1907-1940). À ce titre, il s’est surtout employé à développer un important réseau d’institutions scolaires provinciales et à encourager de multiples initiatives d’éducation populaire.

*   Docteur en droit et ancien député permanent du Brabant, Charles Gheude fut un polygraphe assez éclectique. Dans ses essais, il s’intéressa non seulement à l’enseignement professionnel, à l’administration provinciale, à l’histoire du Parti ouvrier belge, à l’éthique, mais aussi au folklore, notamment à travers un essai sur La chanson populaire belge (1907). Il rassembla ses souvenirs de la Première Guerre mondiale en trois volumes intitulés Nos années terribles 1914-1918 (1919), la guerre contre laquelle il adressa plus tard des élans lyriques dans un recueil intitulé Contra bellum (1946). Dans sa poésie, il a peint également ses amours et sa passion pour son pays, dans deux œuvres qui lui sont dédiées, Le Brabant dévasté (1920) et À mon Roman Pays (1947).

Bibliographie : DB ; V. Féaux, Charles Gheude, dans Okgni, n° 48-49, juin-septembre 2009, p. 6-8.

J. Germain