Les rues de LLN

rue de la Machine de Marly

rue de la Machine de Marly
1348
Louvain-la-Neuve

Machine de Marly

Machine de Marly (rue de la)            [en réserve]

Non soumis au Conseil communal.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

*       Thème des figures de nos régions.

Si la « machine de Marly » n’est pas un anthroponyme, la rue qui porte ce nom se rattache cependant au thème des figures de nos régions. La célèbre « machine », construite pour alimenter en eau les fontaines du parc de Versailles, était en effet l’œuvre du Liégeois Rennequin Sualem (1645-1708).

Ce nom avait été retenu pour désigner l’actuelle drève des Architectes.

*    Construite sous le règne de Louis XIV, la machine de Marly était une sorte de dispositif de pompage des eaux de la Seine. Établie sur la commune de Bougival, elle avait pour vocation l’alimentation de l’ensemble du parc de Versailles. Deux figures liégeoises sont à l’origine de la création de cette machine. Il s’agit du maître charpentier et mécanicien Rennequin Sualem et de l’entrepreneur et banquier Arnold de Ville. La Principauté de Liège a été très active dans l’élaboration des différentes pièces maîtresses de l’édifice, la Fonderie des Vennes en assurant la conception. Débuté en 1681, le chantier prend fin quatre ans plus tard, lors de son inauguration par le Roi Louis XIV. En remerciement des travaux accomplis, Rennequin Sualem sera nommé Premier ingénieur du Roy et anobli.

La machine à proprement parler servait de point de pompage d’un ensemble d’installations amenant l’eau de la Seine à Versailles. Tout d’abord dirigées par gravité, jusqu’au Château de Marly, les eaux étaient stockées dans les réservoirs de Montbauron, avant d’atteindre Versailles et alimenter les bassins et fontaines du parc. Pour pallier à la dénivellation du terrain, le parcours a été conçu en trois parties comprises entre deux bassins intermédiaires munis de pompes. En outre, 14 roues à aubes, actionnées par le courant de la Seine, entraînaient des pistons afin d’amener l’eau jusqu’à Versailles. Au total, c’est plus de deux cents pompes qui composaient l’imposant système de Marly. Théoriquement, la puissance de la machine avoisinait les 700 chevaux pour un rendement de 6000 m3 par jour.

Cette machine va rester en place pendant près de 120 ans. Même, si l’innovation technique était bien présente, il n’en demeure pas moins que ce dispositif est bruyant et onéreux. De plus, composé essentiellement de diverses essences de bois, elle se détériore rapidement au fil des années. L’engin de Marly sera démoli au XIXe siècle et remplacé par un mécanisme à vapeur. Construite par l’ingénieur Martin et l’architecte Cécile, cette nouvelle version de Marly, à vapeur, possède une puissance de 95 chevaux pour un débit de 2000 m3 par jour et une consommation de 10 tonnes de charbon. Jugée trop coûteuse, elle sera remplacée, sous Napoléon III, par un procédé hydraulique muni de six roues capables d’assurer un débit de 21 000 m3 par jour. Au fur et à mesure, le dispositif sera renforcé par une machine à gaz et des moteurs diesel. En 1968, un groupe d’électropompes remplace la machine du Second Empire, fournissant une puissance de 760 chevaux pour 1 100 m3 refoulés par heure.

Ce mécanisme n’a cessé d’évoluer depuis sa création par Sualem.

Bibliographie : C.A. Cordelle, Mémoire sur la machine de Marly, Paris, 1796 ; J. Baader, Projet d’une nouvelle machine hydraulique pour remplacer l’ancienne machine de Marly : suivi de l’aperçu d’un autre moyen de fournir des eaux à la ville et aux jardins de Versailles sans employer la force motrice de la rivière, Paris, 1806.

S. Pasleau

→       Sualem.

Classé dans : Centre Ville