Les rues de LLN

ruelle Saint-Éloi

ruelle SAint-Éloi
1348
Louvain-la-Neuve

Saint‑Éloi

Saint‑Éloi (ruelle) E7

Conseil communal du 27 juillet 1972.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème des figures de nos régions.

* Thème du folklore et des traditions populaires de Wallonie.

* Thème du patrimoine religieux wallon.

« Ruelle Saint-Éloi » (588-660) célèbre cet orfèvre et évêque de Noyon-Tournai, patron des métallurgistes, des orfèvres et des forgerons, fêté le 1er décembre.

* Saint Éloi (en latin Eligius) : parmi les saints populaires, Éloi est l’un des mieux connus. De condition modeste, né vers 588 à Chaptelat à quelques kilomètres au nord de Limoges, il fut envoyé par ses parents dans cette ville pour apprendre le métier d’orfèvre et eut en même temps l’occasion de se former à la fabrication des monnaies. Venu dans la région parisienne, il bénéficia de l’estime d’un trésorier du roi. Ayant réalisé des travaux d’orfèvrerie pour Clotaire II, il se fit remarquer par son habileté et son honnêteté et gagna sa confiance. Il fut alors chargé de diriger l’atelier monétaire de Marseille. Sans que l’on puisse vérifier, la tradition lui attribue plusieurs œuvres d’orfèvrerie dont certaines sont conservées. En 629, à la mort de Clotaire II, Éloi fut nommé conseiller du roi Dagobert et acquit un grand prestige. Il fonda plusieurs monastères : celui de Solignac dans le Limousin, dont il confia la direction à Remacle (le futur saint Remacle de Stavelot), en 633, un monastère de femmes dans l’île de la Cité à Paris. Comme bien des officiers royaux de l’époque, Éloi fut promu à l’épiscopat et nommé au siège de Noyon-Tournai. Il fut consacré évêque en mai 641. Comme évêque, il exerça une activité missionnaire et continua à fonder des monastères (à Noyon, à Saint-Quentin, ainsi que l’abbaye Saint-Martin à Tournai). Il mourut en 660. Il est le plus souvent figuré en évêque avec mitre et crosse et tenant un marteau dans la main gauche, mais il est parfois représenté en maréchal-ferrant, forgeron ou orfèvre.

Saint Éloi rivalise avec sainte Barbe pour la variété des patronages de métiers artisanaux. Sa fête principale, le 1er décembre, concerne surtout sa qualité de patron des orfèvres, des forgerons et maréchaux-ferrants ; plus globalement il est aussi le patron de différents métiers artisanaux ou industriels utilisant le marteau. Une fête moins connue, le 25 juin (la Saint-Éloi d’été), concerne davantage les régions rurales et est rattachée à son patronage sur les chevaux de culture et à son action pour calmer les chevaux impétueux. Cette spécialité du saint trouve son origine dans une légende de sa vie : à son intervention, un cheval volé serait devenu méchant jusqu’à ce qu’il soit rendu à son propriétaire ; d’après une autre légende plus tardive, il aurait recollé miraculeusement la patte d’un cheval après en avoir ferré le sabot. À l’intersection de ce double patronage (artisans et chevaux), Éloi est aussi le patron des selliers, des charretiers, des marchands de chevaux et, plus tardivement, il est devenu celui des mécaniciens et des garagistes.

En Wallonie, il est le patron des ouvriers et artisans des métaux : cloutiers, couteliers, horlogers, plombiers, serruriers. Il avait naguère sa statuette dans de nombreux ateliers. Sa fête le 1er décembre est encore l’occasion de réjouissances dans de nombreux corps de métiers. À l’université de Louvain, les futurs ingénieurs le vénéraient en des festivités bruyantes et arrosées. Parmi les coutumes signalons les pains de Saint-Éloi à Bouillon ou les chevauchées de Saint-Éloi à Laneffe (Philippeville). Il est aussi populaire dans la chanson où l’on oppose la sagesse de grand saint Éloi à l’étourderie du bon roi Dagobert, qui avait mis sa culotte à l’envers.

Bibliographie : A. Colignon, Dictionnaire des saints et des cultes populaires de Wallonie, Liège, 2003, p. 156-160 ; CPW, p. 455-458 ; DHGE, t. XV, 1963, col. 260-263 ; IAC, t. III-1, p. 422-427 ; J. Lefèvre, Traditions de Wallonie, Verviers, 1977, p. 139-140.

J. Pirotte

→ Sainte-Barbe.

              

              

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