Les rues de LLN
passage de la Souille
Souille
Souille (passage de la) D4
Conseil communal du 15 avril 1975.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème du folklore et des traditions populaires de Wallonie.
Dans le thème du folklore et des traditions populaires de Wallonie, les jeux traditionnels wallons sont représentés à la « cour de la Taillette » et au « passage de la Souille ».
* Le jeu de la souille est une sorte de jeu de boule, vaguement ancêtre du football et du rugby, qui était pratiqué autrefois dans la région de Jodoigne et de Tirlemont, mais aussi en Bretagne. Comme le rappelle Hanon de Louvet, à Jodoigne, ce divertissement populaire était né à l’occasion de la fête dédicatoire de l’église de la Maladrerie, à l’instar des kermesses primitives du Moyen-Âge, et non pas, comme le voulait la légende, pour donner de l’exercice aux lépreux convalescents… La souille elle-même était une sorte de boule à jouer, constituée de peau remplie de crin ou, par la suite, de cuir bourré de son ou d’autres matériaux. Le jeu de la souille, pratiqué en pleine campagne par deux équipes adverses (initialement des jeunes hommes célibataires et des hommes mariés pour mesurer lesquels étaient les plus forts), consistait à pousser cette boule jusqu’à l’endroit marqué par des bornes représentant une sorte de ligne de but ; les vainqueurs étaient largement récompensés de bière aux frais de la ville. Ce jeu, qui attirait la foule tous les 25 mars, disparut en 1780. Quant au mot lui-même, il constitue une variante régionale (avec mouillure) de l’ancien français çoule ‘boule de bois employée au jeu de boule’ (encore attesté par le Larousse universel v° soule), rouchi choule (boule du jeu de crosse), issu du germanique *keula (FEW 16, p. 316-317).
Bibliographie : R. Hanon de Louvet, Histoire de la ville de Jodoigne, t. I, Gembloux, 1941, p. 352-356 ; J. Haust e.a., La philologie wallonne en […], dans BTD, t. XI, 1937, p. 164, t. XIV, 1940, p. 349, t. XVI, 1942, p. 292 ; Traditions populaires de Wallonie, dans Wallonie, t. IV, p. 142.
J. Germain