Les rues de LLN
cours de Troisfontaines
Troisfontaines
Troisfontaines (cours de) B8
Conseil communal du 16 septembre 1980.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème du patrimoine religieux wallon.
« Cours de Troisfontaines » [REUL, 1981] ou « cours des Trois Fontaines » [InforV, 1987] évoque une abbaye cistercienne française « Les Trois-Fontaines ». Comme Cîteaux et Clairvaux, « cours de Troisfontaines » évoque la tradition cistercienne très présente en Wallonie.
Les usagers, tout comme les cartographes, ne sont pas toujours conscients de la signification des toponymes : il arrive souvent que « cours de Troisfontaines » soit déformé en « cours des Trois Fontaines », où le nom ne rappelle plus le monastère, mais l’existence hypothétique de trois fontaines.
* L’abbaye de Trois-Fontaines (Marne, France) fut fondée le 10 octobre 1118 par des moines envoyés de Clairvaux par saint Bernard. Ils s’établirent sur un terrain, sis dans la forêt de Luiz et donné par Hugues de Vitry, à la demande de l’évêque de Châlon, Guillaume de Champeaux, ami et protecteur de Bernard. Le monastère fut construit près de trois sources qui forment un petit cours d’eau, la Bruxenelle, d’où son nom Trois-Fontaines. C’était la première fille de Clairvaux. L’abbaye prospéra aussitôt. Le nombre des moines dépassa la centaine. L’église abbatiale fut bâtie entre 1160 et 1190, sur le modèle de Clairvaux II. Trois-Fontaines posséda plusieurs granges importantes, des forges et des salines. Rapidement aussi, elle essaima, fondant ou reprenant six abbayes entre 1128 et 1153, dont Orval en 1132. Elle fonda encore l’abbaye de Szent Gotthard (1184), en Hongrie, et celle de Belakut (1234), en Yougoslavie. En ajoutant à ces huit abbayes filles, deux petites-filles, l’une en France (1147) et l’autre en Hongrie (1219), l’on peut dire que la fécondité de Trois-Fontaines apporta dix monastères à la filiation de Clairvaux.
D’une manière assez étonnante et, sans doute, à cause de son éloignement des grands axes routiers, l’abbaye fut épargnée par les guerres qui décimèrent les environs au cours des temps. Elle ne put cependant pas échapper à la commende. En 1536, Louis de Lorraine-Guise fut le premier abbé commendataire. Au XVIIIe siècle, entre 1717 et 1741, le monastère fut somptueusement reconstruit en style classique. Ce fut surtout l’œuvre de l’abbé commendataire, le cardinal de Tencin. En 1790, au moment de la Révolution, il ne restait que 15 moines. L’abbaye fut vendue et ses bâtiments servirent en grande partie de carrière.
Bibliographie : L’abbaye de Trois-Fontaines. Première fondation bernardine, Bar-le-Duc, s.d.
O. Henrivaux