Les rues de LLN

cours de Valduc

cours de Valduc
1348
Louvain-la-Neuve

Valduc

Valduc (cours de) B6-C6

Conseil communal du 16 septembre 1980.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème du patrimoine religieux wallon.

« Cours de Valduc » rappelle l’abbaye des cisterciennes de Valduc, près de Hamme-Mille, dans le Brabant wallon.

* L’abbaye de Valduc (Hamme-Mille, commune de Beauvechain) fut créée à l’initiative du duc de Brabant Henri II. Le prince avait, en effet, émis le vœu de fonder un monastère de cisterciennes, si son épouse lui donnait un héritier. Celui-ci naquit en 1231. Selon la chronique de Villers, l’abbé Guillaume reçut la paternité de la nouvelle institution en 1233. C’est vraisemblablement entre ces deux dates qu’il faut placer la fondation de Valduc.

Faute d’archives, on connaît mal l’histoire du monastère avant le XVe siècle. À partir de 1411, une restauration des bâtiments fut entreprise. Elle se poursuivit pendant plusieurs décennies, allant de pair avec une bonne administration des biens. C’est à cette époque que fut créée une école de filles. Mais la réussite matérielle entraîna, semble-t-il, un relâchement de l’observance de la règle et une diminution du nombre des religieuses.

Lorsqu’en 1460, sous l’impulsion de l’abbé de Villers, Francon Calaber, une nouvelle abbesse, Élisabeth Baelen, s’efforça de réformer les faiblesses de son monastère, elle se heurta à une vive opposition. La moitié des moniales quittèrent l’abbaye et l’abbesse abdiqua dès 1463. La réforme fut l’œuvre d’une religieuse d’Argenton, Marguerite Calaber, désignée pour succéder à Élisabeth Baelen. Elle était la sœur de l’abbé de Villers. Le nombre des moniales augmenta. Plusieurs monastères de femmes demanderont à Valduc d’envoyer de ses religieuses en vue d’assurer la réforme de leurs maisons.

Les abbatiats suivants assurèrent, à la fois, la poursuite du retour à la règle, le développement temporel de l’abbaye et la construction de nouveaux bâtiments. Le rayonnement de Valduc s’épanouit jusqu’au milieu du XVIe siècle. La situation politique devait, malheureusement, lui porter un coup fatal. Un long exil de dix-huit ans, entraînant un endettement considérable, allait provoquer le relâchement de la vie religieuse, marqué par la désunion de la communauté et la disparition de la clôture. Un nouvel exil et le pillage de l’abbaye en 1590 n’arrangèrent pas les choses. Au début du XVIIe siècle, le règne d’Albert et d’Isabelle permit la restauration de plusieurs bâtiments. Mais, en 1667, le monastère fut incendié. Il fut pillé en 1672, en 1676 et en 1677. Tous ces malheurs occasionnèrent un très grand laisser-aller de la vie monastique. L’enquête faite, en 1694, par l’abbé de Villers, Thomas Moniot, révèle un mécontentement général de la communauté vis-à-vis de l’abbesse, Élisabeth Laenen. Les moniales étaient également partagées à propos du confesseur et plusieurs d’entre elles témoignèrent d’un désaccord existant entre les religieuses wallonnes et flamandes.

En 1736, l’abbé Arnulphe Pottelberghe trouva une communauté divisée en deux partis : celui de l’abbesse et celui du confesseur. En 1744, l’opposition des religieuses flamandes à la lecture en français, imposée par l’abbé de Villers, Martin Staignier, à certains moments de la journée, fut extrêmement virulente, malgré l’appui que l’abbesse Thérèse Fioco apporta au prélat. Cependant l’abbatiat de Fioco, qui dura trente-huit ans, assura le redressement financier du monastère et permit la restauration des bâtiments sous la direction de l’architecte Dewez. Lors de la Révolution française, Valduc subit le sort des autres abbayes. Les religieuses se dispersèrent et le monastère fut vendu le 20 février 1800.

Bibliographie : J. Lavalleye, Histoire de l’abbaye de Valduc, Bruxelles, 1926 ; MB, t. IV, vol. 2, p. 531-548 ; J. Tarlier et A. Wauters, Géographie et histoire des communes belges, Canton de Jodoigne, Hamme-sur-Néthen, Bruxelles, 1872, p. 172-176.

O. Henrivaux

              

              

           

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