Les rues de LLN

avenue Émile Verhaeren

avenue Émile Verhaeren
1348
Louvain-la-Neuve

Verhaeren

Verhaeren (avenue Émile) G4-G5

Conseil communal du 28 mai 2002.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème de la littérature belge de langue française.

Une partie du quartier des Bruyères voué aux arts est dédiée à la littérature belge de langue française [PV 42].

* Né à Saint-Amand, Émile Verhaeren (1855-1916) fit ses études à Gand, puis à l’Université de Louvain [PV 40]. Il se passionna très tôt pour la littérature et se fit rapidement connaître en déployant une activité intense dans les journaux et les revues littéraires, collaborant à la Jeune Belgique (qui prônait l’art pour l’art) et à L’Art moderne (qui défendait l’art social). De 1883, l’année où il fit paraître son premier recueil, jusqu’à sa mort accidentelle en gare de Rouen, il publia une trentaine d’œuvres. On y voit se dessiner les mouvements d’une sensibilité poétique entre symbolisme et expressionnisme, entre tourment et tendresse.

Après avoir composé des textes à l’esthétique parnassienne, il se ferma au monde et publia une trilogie (Les soirs, Les débâcles, Les flambeaux noirs) empreinte de pessimisme, pleine d’images violentes et sanglantes. Ensuite, s’arrachant à l’introspection, il se fit peintre de la vie moderne et des changements qui frappèrent le siècle ; il dit, dans des vers libres aux sonorités incantatoires et aux images récurrentes, comment il voyait mourir les campagnes (Les campagnes hallucinées) et naître la ville industrielle (Les villes tentaculaires). Enfin, apaisé, en accord avec le monde, il célébra dans Les heures les joies simples de la vie conjugale, puis il glorifia dans Les rythmes souverains l’homme réconcilié avec lui-même et avec la nature.

L’œuvre de Verhaeren participa de l’espérance humaniste et sociale du tournant du siècle ; elle fit date en Europe — dont l’avènement sembla à Stefan Zweig inscrit dans l’inspiration de cette poésie.

Bibliographie : J. Marx, Verhaeren. Biographie d’une œuvre, Bruxelles, 1996 ; É. Verhaeren, Poésie complète (Archives du futur), Bruxelles, Labor, 1994.

J. Carion

        

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