Les rues de LLN

rue Marguerite Yourcenar

rue: rue Marguerite Yourcenar
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Yourcenar

Yourcenar (rue Marguerite) G5

Conseil communal du 24 février 1997.

Toponyme créé (toponyme non descriptif).

* Thème de la littérature belge de langue française.

Une partie du quartier des Bruyères voué aux arts est dédiée la littérature française de Belgique [PV 42].

* Marguerite de Crayencour (1903-1987) naquit à Bruxelles « d’un Français appartenant à une vieille famille du Nord et d’une Belge dont les ascendants avaient été pendant quelques siècles établis à Liège puis s’étaient fixés dans le Hainaut » (Souvenirs pieux).

Élevée par son père qui lui donna une formation classique et lui transmit le culte des civilisations méditerranéennes, elle mena une existence jalonnée de lectures et de rencontres innombrables. Elle voyagea en France, en Suisse, en Italie et en Grèce, publia plusieurs essais et traductions (notamment de Virginia Woolf et Henry James) avant de toucher un large public avec ses Mémoires d’Hadrien en 1951 et de s’installer définitivement dans l’île des Monts-déserts, dans le Maine.

En 1968, le prix Fémina récompensa L’œuvre au noir, sombre récit qui retrace le combat d’un alchimiste contre l’Inquisition et sa vaine tentative de maîtriser son destin dans un monde déchiré.

Célèbre et retirée, Marguerite Yourcenar se consacra à l’étude de ses origines familiales (Le labyrinthe du monde), et revenant ainsi sur les lieux qui l’ont vue naître, la Flandre française et la principauté de Liège, elle élucida avec une rare maîtrise ce qui fait l’identité complexe des marches culturelles.

Première femme à être reçue à l’Académie française — alors qu’elle était déjà membre, depuis 1970, de l’Académie royale de langue et de littérature françaises —, manifestant une faculté d’admiration toujours renouvelée, elle continua de rédiger des études et des essais raffinés, des traductions de poètes grecs et de « negro spirituals », des carnets remplis de portraits inoubliables, empruntant ses « vérités » à plusieurs traditions formelles, se tournant vers le passé sans cesser de se préoccuper d’aujourd’hui.

Bibliographie : B. Deprez, Marguerite Yourcenar. Écriture, maternité, démiurgie (Documents pour l’histoire des francophonies. Europe, 3), Bruxelles, 2003 ; M. Goslar, Yourcenar. Biographie. « Qu’il eût été fade d’être heureux », Bruxelles, 1998 ; J. Savigneau, Marguerite Yourcenar : l’invention d’une vie, Paris, 1990 ; M. Yourcenar, Œuvre romanesque (Bibliothèque de la Pléiade), Paris, 1982.

J. Carion

Classé dans : Les Bruyères